Le geste était attendu : Emmanuel Macron a annoncé, jeudi 24 avril, lors de son voyage à Antananarivo, la création d’une commission mixte d’historiens français et malgaches pour éclairer les zones d’ombre de la répression de l’insurrection de 1947 à Madagascar.
Si la décision ne satisfait pas pleinement ceux qui, comme le professeur Jeannot Rasoloarison (université d’Antananarivo), demandent que soit revisité l’ensemble des mouvements insurrectionnels depuis le début de la colonisation en 1897, ces événements tiennent cependant une place à part dans l’histoire de la lutte anticoloniale et par les souvenirs à vif qu’ils laissent encore dans la société malgache.
« Jusqu’à maintenant, quand on me dit 1947, j’ai l’estomac qui se noue. J’en ai surtout la vision des paysans qui se sont soulevés et qui ont été abandonnés et quasiment décimés, avec l’impression vague que cette partie de l’histoire n’a jamais été racontée », raconte la romancière Michèle Rakotoson, née un an après les « événements » et dont le père et l’oncle ont été torturés. Des témoignages qui restent fixés dans sa mémoire.
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