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Sanofi tourne la page du Doliprane. Après plus d’un demi-siècle dans le giron du laboratoire pharmaceutique tricolore, l’iconique petite boîte jaune s’apprête à quitter sa maison mère pour entamer une nouvelle vie sous la houlette du fonds d’investissement CD&R. Sanofi a confirmé, vendredi 11 octobre, qu’il avait engagé des négociations avec le fonds américain, afin de lui céder 50 % de sa filiale de santé grand public, Opella. La valorisation, non précisée, approcherait 16 milliards d’euros, selon des sources concordantes.

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La veille, le conseil d’administration de Sanofi avait tranché parmi les deux offres en lice. Celle de CD&R, d’un côté, et celle du fonds d’investissement français PAI Partners. C’est le prix, semble-t-il, qui a été déterminant. Le fonds américain offrait une valorisation supérieure à celle de PAI. Moins bien armé financièrement que son rival, PAI était épaulé dans son offre par des capitaux étrangers, le fonds souverain d’Abou Dhabi ADIA et celui de Singapour GIC.

Le fait que PAI, aux commandes de ce consortium, soit un acteur français aurait pu lui conférer un avantage non négligeable, afin de conserver sous pavillon tricolore le Doliprane, le médicament le plus consommé en France. Pour autant, en choisissant un fonds américain, le conseil d’administration a semblé désireux de donner à ses actionnaires internationaux un gage d’indépendance par rapport aux autorités françaises qui regardent de près le dossier. Une décision qui s’opère dans un contexte politique chahuté, avec un gouvernement fragile.

Médicaments innovants

L’ancrage français d’Opella est assuré à court terme. Sanofi conservera, en effet, encore quelques années environ 50 % du capital, avant de se désengager probablement d’ici à cinq ans. En outre, Bpifrance devrait participer au tour de table. Cette opération sera soumise au contrôle des investissements étrangers, la santé faisant partie des secteurs où la France a mis en place des garde-fous pour protéger sa souveraineté, en particulier en matière de sécurité d’approvisionnement.

Si ce rachat va à son terme, CD & R mettra la main sur un paquebot de onze mille salariés, présent dans cent cinquante pays, avec plus d’une centaine de marques, dont le Doliprane, le Dulcolax, la Lysopaïne ou encore le Maalox, et qui réalisait, en 2023, 5,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

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Sanofi avait annoncé son intention de se séparer de sa filiale de médicaments sans ordonnance et de compléments alimentaires, en octobre 2023. Le groupe avait alors justifié son choix de céder Opella par sa volonté de concentrer ses efforts d’investissement sur le développement de médicaments innovants. Sanofi avait élaboré deux scénarios potentiels, celui d’une vente ou d’une introduction en Bourse, à l’image du choix opéré par le laboratoire britannique GSK en 2022, lors de sa séparation de sa division santé grand public, Haleon, ou de l’américain Johnson & Johnson avec Kenvue, en mai 2023.

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