Le département de l’efficacité gouvernementale (« Department of Government Efficiency », DOGE) d’Elon Musk devait trouver 2 000 milliards d’économies dans le budget américain, moderniser l’Etat et mettre fin à ce que M. Musk décrivait comme des fraudes de grande ampleur. Mais trois mois après sa mise en place, le 20 janvier, l’opération commando de l’homme le plus riche du monde, secondé par une équipe de jeunes ingénieurs sans grande expérience, fait en partie long feu.
D’abord, parce que le DOGE a dû sérieusement réduire ses objectifs initiaux, unanimement décrits hors du Parti républicain comme irréalistes. Les 2 000 milliards de dollars (1 759 milliards d’euros) d’économies promises pendant la campagne électorale de Donald Trump, sur un budget fédéral total de près de 7 000 milliards de dollars, avaient été divisées par deux en janvier ; le 10 avril, M. Musk a annoncé qu’il visait désormais une coupe de 150 milliards de dollars en 2025, soit 15 % de l’objectif initial.
Le site officiel du DOGE revendique pourtant d’ores et déjà avoir trouvé 150 milliards de dollars d’économies. Mais selon un décompte précis du New York Times, une part importante des coupes affichées par le service sont exagérées ou même totalement fausses. Le site du DOGE affiche ainsi à son tableau de chasse, baptisé le « mur des factures », la suppression d’un contrat de 300 millions de dollars qui n’a jamais existé – seuls des devis avaient été demandés par la précédente administration. Il revendique également l’arrêt d’un contrat de 1,9 milliard de dollars passé par le fisc américain, qui avait en réalité été supprimé sous l’administration Biden.
Il vous reste 75.23% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.