Wan Runnan était peu connu dans le monde occidental. Son décès, le 13 octobre, à l’hôpital de Créteil à l’âge de 78 ans a néanmoins provoqué une onde de choc dans la diaspora chinoise sur les cinq continents et parmi ses amis du « monde libre ». Consternation, regrets, mais surtout admiration.
Nous l’avons toujours appelé « Lao Wan », « Vieux Wan », un terme de respect pour les aînés, en Chine, alors qu’il n’avait que 43 ans, en 1989, lors de son arrivée en France. Brillant ingénieur, diplômé de Tsinghua, l’une des universités les plus prestigieuses de Chine, Wan Runnan avait fondé la société Stone en 1984. Vite devenue la plus prospère et la plus célèbre de Chine, cette société avait propulsé l’introduction des ordinateurs et de la technologie de pointe dans le pays. Le chiffre d’affaires de Stone avait atteint 1 milliard de yuans (120 millions d’euros) en 1988.
Wan Runnan l’avait appelée Stone parce qu’il aimait dire que, lorsqu’on lance une pierre dans un lac, l’onde générée gagne toute la surface de l’eau. L’introduction de l’informatique en Chine devait, selon lui, avoir le même effet et propager, de proche en proche, une vague de modernité et de liberté dans tout le pays.
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