Ses admirateurs l’appellent tendrement le « Dragon blanc ». China Eastern, l’une des compagnies aériennes qui l’exploitent, dit même avoir reçu un millier de lettres de passagers conquis. Le C919 est le fleuron du constructeur aéronautique chinois Commercial Aircraft Corporation of China (Comac) : un avion moyen-courrier d’une capacité de 170 à 190 sièges, un marché occupé aujourd’hui par l’Airbus A320 et le Boeing 737.
Son programme, lancé en 2007 grâce aux financements de l’Etat, a accumulé les retards et l’appareil n’a été certifié par l’Agence de la sécurité aérienne chinoise que quinze ans plus tard, en septembre 2022, pour une mise en service en 2023. Depuis, les livraisons se font au compte-gouttes, puisque seulement 18 avions C919 volent actuellement dans le ciel chinois sur les 1 200 exemplaires commandés, tous par des compagnies aériennes ou des sociétés de leasing chinoises.
Un rythme de production extrêmement faible par rapport aux quelque 600 avions de la famille A320 livrés par Airbus pour la seule année 2024. Et qui ne permet pas de couvrir les besoins actuels des compagnies aériennes chinoises. Résultat : même si le duopole Airbus-Boeing va progressivement s’effriter avec la montée en puissance du C919, les constructeurs occidentaux peuvent s’attendre encore à de grosses commandes en Chine au cours des prochaines années. En particulier Airbus, qui pourrait profiter des conséquences sur Boeing des tensions entre Washington et Pékin. Selon l’agence de presse Bloomberg, l’avionneur européen discute avec la Chine d’une mégacommande de 300 à 500 appareils, à l’été 2025, après une précédente grosse commande de 300 engins, en 2022.
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