L’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a été retardé, dimanche 19 janvier. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a informé l’armée que la trêve dans la bande de Gaza ne débuterait pas avant que le Hamas ne publie les noms des otages devant être libérés. La trêve était supposée entrer en vigueur dans la bande de Gaza dimanche à 8 h 30 locales (7 h 30 à Paris). Le Hamas a assuré, de son côté dans un communiqué, qu’il avait bien l’intention de respecter l’accord mais a reconnu un retard dans la fourniture des noms des otages « pour des raisons techniques sur le terrain ».
Selon les termes négociés entre l’Etat hébreu et le mouvement palestinien, les hostilités doivent cesser et trente-trois otages israéliens doivent être libérés, dans une première phase étalée sur six semaines, certains dès dimanche, a dit le gouvernement israélien, sans préciser leur nombre ou à quelle heure. Trois points d’accueil ont été installés à la frontière sud d’Israël avec la bande de Gaza, aux passages de Kerem Shalom, Eretz et à celui proche du kibboutz Réim, a précisé un responsable militaire. Les captifs seront pris en charge par des médecins puis conduits vers des hôpitaux. Dans un message diffusé sur la messagerie Telegram dimanche matin, l’armée israélienne somme les habitants de Gaza de ne pas s’approcher de ses soldats et de la zone tampon.
En échange des otages, Israël va libérer 737 prisonniers palestiniens, selon le ministère de la justice israélien, l’Egypte faisant état de son côté de « plus de 1 890 prisonniers palestiniens » devant être relâchés au cours de cette première phase. Israël a désigné quatre-vingt-quinze détenus palestiniens libérables dimanche, des femmes et des mineurs en majorité, la plupart arrêtés après le 7 octobre 2023, date de l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, qui a déclenché quinze mois de guerre. Parmi les prisonniers appelés à être libérés à terme figure Zakaria Zubeidi, responsable d’attentats anti-israéliens et ancien leader local de la branche armée du Fatah, arrêté et écroué en 2019.
Annoncé mercredi par les médiateurs, l’accord ambitionne, selon le Qatar, de déboucher sur une fin définitive du conflit qui a ravagé la bande de Gaza. Selon les données du ministère de la santé du Hamas jugées fiables par les Nations unies, au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage.
La guerre doit « prendre fin », selon Donald Trump
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a néanmoins averti, samedi, qu’« il s’agi[ssait] d’un cessez-le-feu provisoire ». « Nous nous gardons le droit de reprendre la guerre si besoin et avec le soutien des Etats-Unis », a affirmé le chef du gouvernement dans une allocution télévisée et, le cas échéant, « nous le ferons avec plus de force ». D’ailleurs, malgré l’annonce de la trêve dans la semaine, les frappes israéliennes ont fait plus de 120 morts depuis mercredi, selon les secours.
Samedi, le président élu américain, Donald Trump, qui doit prêter serment lundi à Washington, a déclaré à la chaîne américaine NBC qu’il avait dit à M. Nétanyahou que la guerre « devait prendre fin ». « Nous voulons qu’elle prenne fin, mais nous devons continuer à faire ce qui doit être fait », a-t-il déclaré.
« Comme je vous l’avais promis, nous avons changé la face du Moyen-Orient et en conséquence, le Hamas reste battu et solitaire », a estimé M. Nétanyahou, promettant aux Israéliens de ramener « tous les otages ».
Deux Franco-Israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, font partie des trente-trois otages libérables, selon Paris. Ils ont été enlevés au kibboutz Nir Oz avec plusieurs de leurs enfants, relâchés lors d’une première trêve d’une semaine en novembre 2023.
Six cents camions d’aide vont entrer chaque jour dans Gaza
Dans la bande de Gaza, de nombreux déplacés se préparent à rentrer chez eux. Selon le président américain, Joe Biden, la première phase de l’accord comprend aussi un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire dans le territoire menacé par la famine selon l’ONU. Les autorités égyptiennes ont annoncé que l’accord prévoyait « l’entrée de 600 camions d’aide par jour dans Gaza, incluant cinquante camions de carburant ».
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Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième, qui doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de la bande de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.
Malgré l’annonce de la trêve, les rebelles houthistes au Yémen, qui soutiennent les Palestiniens, ont revendiqué deux attaques au missile, samedi, contre Israël, qui ont été interceptées par l’armée. Ces rebelles ont mis en garde, tôt dimanche, les forces qui s’opposent à eux en mer Rouge sur les « conséquences » qu’aurait toute « agression » de leur pays lors de la trêve.
Depuis novembre 2023, les houthistes mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, ce qui a perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.
Samedi, la ville israélienne de Tel-Aviv a, par ailleurs, été le théâtre d’une attaque au couteau perpétrée par un « terroriste » selon la police, laissant entendre qu’il s’agirait d’un Palestinien. Un homme a été blessé et l’assaillant « neutralisé » par un civil armé.