Une heure d’hélicoptère au-dessus de la mer du Nord offre un résumé saisissant du paysage énergétique danois. A dix minutes de vol du port d’Esbjerg, dans l’ouest du Danemark, se dévoile un vaste champ d’éoliennes offshore. Quatre-vingts hélices que l’on devine à peine dans la brume de décembre et qui composent l’un des plus anciens parcs de ce pays, premier au monde à avoir planté des turbines en mer. Quelque 200 kilomètres plus loin, autre ambiance : un impressionnant complexe sur pilotis, perché à 80 mètres au-dessus des eaux, pompe chaque jour 5,7 millions de mètres cubes de gaz naturel, grâce au plus grand gisement du Danemark – et l’un des plus importants en Europe –, situé sous les fonds marins.
Son nom ? Tyra, comme la première reine viking de l’histoire danoise. La plateforme, exploitée par le groupe français TotalEnergies et deux partenaires norvégien et danois (BlueNord et Nordsofonden), a été inaugurée officiellement en octobre, quelques mois après son redémarrage. Car si le gisement est exploité depuis les années 1980, la production a cessé durant cinq ans (2019-2024), le temps de rénover des installations menacées par l’affaissement naturel du réservoir. Un chantier de 3,6 milliards d’euros, au terme duquel Tyra peut livrer annuellement l’équivalent de deux fois la consommation de gaz du Danemark. De quoi permettre au pays, champion européen des énergies renouvelables, de redevenir en sus exportateur net de gaz. Et ainsi contribuer, selon les autorités danoises, à la souveraineté énergétique européenne.
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