A la rentrée de septembre, les tests d’aptitude physique seront généralisés pour tous les élèves de 6e, sans toutefois être obligatoires. Endurance, force, vitesse : les collégiens seront soumis à des épreuves censées mesurer leur « qualité physique ». De nouveaux tests physiques pour alimenter la machine à statistiques ?
S’il faut, bien sûr, prendre à bras-le-corps les phénomènes de sédentarité et d’obésité, croissantes chez les enfants (et cela bien avant l’entrée au collège), ce n’est pas en pensant le corps comme un outil à évaluer que les élèves renoueront avec le plaisir de pratiquer des activités physiques, sportives et artistiques.
Car le corps, ce sont aussi des sensations, des émotions ressenties durant la pratique sportive aux côtés des autres, avec les autres et, parfois, contre les autres. Or, les tests standardisés risquent d’instaurer, dès les premiers moments de l’année scolaire, une logique de classement, de performance, de norme à atteindre. Avec, en toile de fond, le risque du sentiment d’échec, voire de la stigmatisation. Les élèves les plus fragiles risquent d’être les premiers à décrocher. Loin de les motiver, ces évaluations pourraient creuser encore davantage les écarts, décourager plutôt qu’encourager.
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