Le tribunal des activités économiques de Paris a retenu l’offre portée par l’entrepreneur franco-suisse Dan Mamane pour reprendre l’équipementier en difficulté Le Coq sportif, vendredi 4 juillet, face à un consortium soutenu par l’homme d’affaires Xavier Niel et le judoka Teddy Riner. Le Coq sportif – qui a équipé la délégation française lors des Jeux olympiques de Paris 2024 et comptait 359 salariés fin 2024 dont 310 en France – avait été placé en redressement judiciaire en novembre.
Selon la décision consultée par l’Agence France-Presse, le projet prévoit notamment « de nouveaux apports au niveau du groupe à hauteur de 70 millions d’euros » ainsi qu’« une restructuration sociale qui permettrait le maintien de 201 postes, en mettant en œuvre entre 89 et 94 suppressions de postes, dont 81 à 86 CDI après création de 14 nouveaux postes ».
Deux offres étaient en lice pour la reprise de l’équipementier : face au projet porté par Dan Mamane, notamment connu pour avoir racheté puis revendu Conforama Suisse, une offre émanait d’un consortium rassemblant le milliardaire français Xavier Niel, le judoka Teddy Riner, la société d’investissement Neopar, le groupe américain Iconix (Lee Cooper, Umbro) ainsi que l’actuel patron d’Airesis, maison mère du Coq sportif, Marc-Henri Beausire, et la famille Camuset, fondatrice de la marque.
Le consortium dénonce un plan de reprise « délibérément entravé, affaibli, puis évincé de fait du processus d’examen »
Fin juin, les avocats du consortium avaient affirmé dans un courrier de cinq pages daté du 26 juin et adressé au président du tribunal ainsi qu’à la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, que leur plan de reprise avait été « délibérément entravé, affaibli, puis évincé de fait du processus d’examen » et avait l’objet d’une « obstruction méthodique des administrateurs judiciaires ».
Le cabinet August Debouzy demandait ainsi « la réouverture des débats », estimant que « le plan présenté par le consortium n’a pas été écarté en raison de ses caractéristiques économiques ou juridiques, mais parce que les administrateurs judiciaires ont, dès les premières semaines de la procédure, décidé de faire du plan supporté par M. Mamane leur propre plan ».
Selon son projet de reprise rendu public en mai, le consortium était porté à 51 % par la société d’investissement Neopar, spécialiste du « retournement d’entreprise » et détenue par la famille Poitrinal ; à 26,5 % par des investisseurs, tandis que le groupe américain Iconix intervient à hauteur de 22,5 %. Le consortium avait communiqué à l’AFP qu’il comptait apporter un total de 60 millions d’euros, qui serait « injecté immédiatement » dans l’entreprise.