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L’Eurovision revient à Vienne, temple de la musique classique, a annoncé mercredi 20 août la radio-télévision publique autrichienne ORF, organisatrice du prochain concours de la chanson, dont la finale est prévue le 16 mai 2026. La capitale autrichienne de plus de 2 millions d’habitants s’était portée candidate, forte du succès de l’édition 2014 marquée par le triomphe de la drag-queen barbue Conchita Wurst.

« La réputation de Vienne, considérée comme l’une des villes les plus importantes au monde sur le plan de la musique, et sa situation au cœur de l’Europe en font la ville hôte idéale » pour ce 70e concours, a commenté dans un communiqué Martin Green, le directeur de l’Eurovision, après l’annonce du lieu sur les antennes d’ORF.

Vienne avait déjà accueilli l’Eurovision en 1967, un peu plus de dix ans après sa création. Mais l’événement n’a plus rien à voir avec ses débuts : désormais extravagant, spectaculaire et souvent kitsch, il est suivi par 166 millions de téléspectateurs dans 37 pays, et séduit les nouvelles générations sur les réseaux sociaux.

Grande fête pour la tolérance

Avec chaque année son lot de polémiques : en 2025, après sa victoire au concours organisé à Bâle (Suisse), le chanteur Johannes Pietsch, alias « JJ », avait regretté la participation d’Israël à l’événement malgré l’offensive meurtrière qu’il mène à Gaza, espérant que le pays en serait exclu en 2026. Il s’était excusé par la suite pour ses propos. Il avait aussi appelé à « une plus grande transparence » concernant le vote du public, qui a propulsé au second rang cette année la chanteuse israélienne et survivante de l’attaque sanglante du 7 octobre 2023, Yuval Raphael.

Dans les rues de Suisse comme en Suède un an plus tôt, des manifestants propalestiniens avaient fait le déplacement pour faire entendre leur voix. Des pays ont déjà été exclus du concours, à l’instar de la Biélorussie en 2021 après la réélection contestée du président Alexandre Loukachenko. La Russie l’a été un an plus tard, après avoir envahi l’Ukraine.

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L’Eurovision est aussi une grande fête pour la tolérance, offrant une importante visibilité à la communauté LGBT+. En clin d’œil au concours, Vienne avait installé en 2015 des feux de signalisation piétons mettant en scène des couples gays au lieu du petit bonhomme solitaire. Plébiscités par le public, ces pictogrammes ont perduré et essaimé dans plusieurs villes d’Autriche.

De quoi déplaire au parti d’extrême droite autrichien FPÖ. Vainqueur l’an dernier des législatives même s’il a échoué à former un gouvernement, il a dénoncé « un spectacle queer, gauchiste et “woke” », et pointé « l’irresponsabilité » d’une telle organisation au moment où l’Autriche, visée par une procédure de la Commission européenne pour déficit excessif, croule sous « une montagne historique de dettes ». En Suisse, la facture de l’événement a été estimée à plusieurs dizaines de millions d’euros.

Malgré ce coût, le maire de Vienne, le social-démocrate Michael Ludwig, s’est dit « prêt » à relever le défi, vantant une capitale « cosmopolite » habituée des événements internationaux, aux « énormes capacités d’hébergement » et extrêmement bien reliée au reste de l’Europe par l’avion et le train. L’Eurovision aura lieu, comme en 2015, dans la Wiener Stadhalle, salle de concerts pouvant accueillir jusqu’à 16 000 personnes.

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Le Monde avec AFP

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