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Histoires Web mardi, juillet 2
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Le soleil a tardé à darder ses rayons cette année. L’été s’est fait désirer et les ventes dans les supermarchés ont été chamboulées. Les Français ont chipoté sur les achats de rosé et de chipolatas à griller, les barbecues étant à l’arrêt forcé. Mais la remontée du mercure redonne le sourire aux éleveurs porcins.

« Il faut que la consommation reparte. Nous comptons sur l’Euro de football, en espérant que la France aille le plus loin possible dans la compétition, et sur l’arrivée de milliers d’étrangers pour les Jeux olympiques », lance François Valy, installé à Ruffiac, dans le Morbihan, et président de la Fédération nationale des producteurs de porcs.

Une relance nécessaire, si l’on en croit le bilan de la consommation de viande publié par le ministère de l’agriculture, jeudi 27 juin. Globalement, en 2023, les Français ont réduit la portion de protéines animales dans leur assiette de 1,4 % sur un an. Et les arbitrages tranchent dans le vif. Sans surprise, le poulet continue à picorer des parts de marché, alors que bœuf et porc perdent du terrain. Les achats de l’un progressent de 3,7 % quand les emplettes des autres fondent d’autant. Le porc peut tout de même se targuer de rester la viande la plus consommée en France, tout en atteignant un plus bas depuis vingt ans.

Un nuage menaçant

Si les ventes de cochon piquent donc un peu du groin, les éleveurs porcins ne sont pas vraiment moroses. Et pour cause. Sur le marché du porc breton de Plérin, dans les Côtes-d’Armor, souffle un vent de sérénité.

Depuis le mois de mars, le kilo de porc se négocie à près de 2 euros le kilo. Même si les 2,38 euros, record historique atteint au printemps 2023, ne sont pas en vue, le prix du suidé reste à un niveau élevé. Les éleveurs porcins peuvent à nouveau se faire du gras, d’autant que le montant des charges, comme le coût de l’alimentation de cet animal gourmand, après avoir explosé, a tendance à baisser, avec le repli du prix des céréales. Le compte est bon pour le cochon.

Pékin a tout de même envoyé un nuage menaçant dans le ciel radieux de Plérin. L’annonce, par le gouvernement chinois, le 17 juin, de l’ouverture d’une enquête antidumping sur les exportations de porc européen, a suscité une vive émotion dans le petit cénacle du cochon. D’autant que les gourmets chinois dégustent avec avidité pieds, oreilles et abats, pièces de choix, boudés par les Français. La Chine joue donc un rôle-clé dans la valorisation et l’équilibre des marchés de cette viande rosée. Gare au coup de torchon sur le cochon !

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