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L’ancien pensionnaire de la Comédie-Française Nâzim Boudjenah a été condamné, vendredi 6 juin, à neuf mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans pour des menaces de mort contre les élues écologistes Alice Coffin et Sandrine Rousseau. Une nuit de juillet 2024, il avait notamment menacé, sur X, de mettre cette dernière dans une « baignoire d’acide » et de lui « [casser] la tête sur le trottoir », selon le journal Libération.

Pendant deux ans, le comédien devra suivre des soins psychologiques et participer à un stage de lutte contre la haine en ligne. Il a pour interdiction d’entrer en contact avec les victimes et a aussi été condamné à une amende de 300 euros.

Entré en 2010 à la Comédie-Française, Nâzim Boudjenah a été licencié en février à la suite de cette affaire. Il avait déjà été condamné en 2021 à six mois d’emprisonnement avec sursis pour des menaces de mort proférées contre une ancienne petite amie, Marie Coquille-Chambel, en 2019 et 2020.

Reconnaissance des faits

A la barre, il a reconnu tous les faits. « Je tiens à réitérer mes excuses auprès de Sandrine Rousseau, Alice Coffin, Marie Coquille-Chambel aussi », a-t-il déclaré. « C’est une époque où j’étais perdu », a-t-il expliqué, rappelant qu’il était « sous le coup de plusieurs procédures initiées » par son ex-petite amie et qu’il s’était un temps retrouvé « à la rue ». Il a par ailleurs estimé qu’il y avait « dans l’air un discours » qui faisait qu’un homme n’avait « aucune chance » face aux accusations d’une femme.

« J’ai entendu cette espèce de rengaine sur “pauvre de nous, les hommes” et “ces folles de féministes” », s’est emportée pendant ses réquisitions la procureure, rappelant que « 85 % des violences physiques et 97 % des violences sexuelles » étaient commises « par des hommes ». « Les femmes et les enfants sont largement très en danger face aux violences, que ce soit dans l’espace public, dans le cadre de l’intimité et maintenant dans le cyberespace », a-t-elle asséné.

Appelée à témoigner, Sandrine Rousseau a rappelé l’ancienne condamnation du comédien. « La question, c’est qu’est-ce qu’il a compris de cette condamnation ? », a-t-elle lancé, ajoutant : « A quel moment on se dit que des menaces de viol et des menaces de meurtre, ce n’est pas si grave ? »

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Le Monde avec AFP

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