le cofondateur du Front national a joué un rôle qui « relève désormais du jugement de l’histoire », déclare l’Elysée

Jean-Marie Le Pen n’était pas un idéologue. Il n’avait pas une vision « figée » des idées qu’il défendait. Ainsi, sur l’économie, il se présentait dans les années 1980 comme un « Reagan français », du nom du président des Etats-Unis de l’époque. Plus tard, dans les années 1990/2000, il pouvait défendre une ligne antilibérale. Idem sur l’immigration. Ce thème est arrivé très vite dans la doctrine du Front national avec le slogan « Un million de chômeurs, c’est un million d’immigrés en trop ». Mais, pendant longtemps, Le Pen a défendu une vision coloniale et impérialiste de l’immigration, où la dimension raciale était secondaire. En clair, pour lui, un harki ou un enfant de harki pouvaient sans problème être français. Cependant, il a eu des déclarations où il disait croire « en l’inégalité des races ». De la même manière, concernant l’islam, il lui est arrivé de dire que les cinq piliers de l’islam étaient compatibles avec la République, avant d’alerter sur le danger pour la France de devenir une « république islamique ».