Meilleures Actions
Histoires Web dimanche, juin 8
Bulletin

Le jeune homme s’appelle Hicham – « Presque comme le Hichem du Var, le Tunisien qui a été assassiné le week-end dernier… Forcément ça fait réfléchir. » Hicham a 36 ans, il est employé dans le bâtiment et porte le qamis, tenue arabe traditionnelle que de nombreux musulmans arborent pour les fêtes. Il ne veut pas donner son nom et ça aussi, selon lui, « c’est un signe » : « Dans le climat ambiant, ce n’est pas une bonne idée de s’exposer », assure-t-il à quelques pas de la mosquée Al-Hashimi de Saint-Ouen-sur-Seine, où il est venu prier pour l’Aïd-el-Kebir, vendredi 6 juin.

Le maire de cette ville de Seine-Saint-Denis, Karim Bouamrane, était présent à la troisième prière du matin. « Il a pris la parole pour parler de Hichem [Miraoui, un ressortissant tunisien tué le 31 mai par Christophe Belgembe, mis en examen pour assassinat terroriste], relate Hicham. Il a dénoncé cette haine. C’est une façon de montrer un peu de considération et ça fait du bien, on se sent moins seuls. Parce que sinon, on ne sait pas trop de quel côté est l’Etat… »

En ce jour d’Aïd, qui tombe cette année un vendredi, jour de la grande prière hebdomadaire, difficile d’ignorer ce « climat » décrit par Hicham. L’attentat raciste et antimusulman de Puget-sur-Argens, dans le Var, arrive après le meurtre d’Aboubakar Cissé, poignardé le 25 avril dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard. « J’y pense quand je viens prier, confirme Fanta Bamba, 41 ans, accompagnée de quatre de ses cinq enfants. L’espace pour les femmes, à l’étage, est cloisonné ; alors si on entend un bruit inhabituel, on a peur. »

Il vous reste 73.1% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.