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Histoires Web mercredi, mars 12
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La beauté d’un plateau vide et blanc suffit à faire théâtre de tout. Cette évidence, le chorégraphe Raimund Hoghe (1949-2021), dramaturge de Pina Bausch de 1980 à 1990, l’a cultivée et sublimée dans une trentaine de pièces. La moindre apparition de sa silhouette bien droite, sa façon simplement délicate de poser au sol un objet aussi anodin qu’une bougie, chacun de ses mouvements somptueusement minuscules y accrochait l’œil immédiatement, se chargeant d’une puissance visuelle unique.

Lire la critique (en 2022) : Article réservé à nos abonnés Au Festival d’Avignon, toutes les palettes d’Emmanuel Eggermont, entre danse et arts plastiques

La plasticité vivante de cet espace précieux qu’est la scène vibre dans About Love and Death (élégie pour Raimund Hoghe), signée par le chorégraphe Emmanuel Eggermont, qui était à l’affiche, lundi 20 janvier, au Théâtre de la Cité internationale dans le cadre du festival Faits d’hiver, à Paris, et que l’on peut voir en tournée.

Légataire des spectacles de l’artiste allemand, avec lequel il a travaillé pendant quinze ans, Emmanuel Eggermont a intégré, dans la fibre même de ses gestes, la précision sobre, attentive de celui qui veillait à ne pas froisser l’air de ce lieu sacré qu’est le plateau. « Raimund disait qu’il créait des atmosphères pour que les choses arrivent, nous confiait Eggermont, en mai 2021, à la mort de Hoghe. Et ces atmosphères étaient des écrins subtilement construits permettant à chacun de révéler, dans une grande sincérité, une danse nécessaire et essentielle. Il m’a appris à accueillir la beauté là où elle réside, dans cette sincérité de l’essentiel, et de ne pas en avoir peur. »

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