Ses pupilles pétillent d’une joie éclatante et enfantine ; ses sombres moustaches, en revanche, dissimulent un sourire quelque peu chaffouin. En ce début d’automne qui souffle le chaud et le froid sur Paris, la sortie de son troisième album, Una lunghissima ombra, provoque chez Andrea Laszlo De Simone des sentiments contraires.
Dans les couloirs en spirale de la Maison de la Radio, l’Italien se dit ému de « l’affection » que lui porte l’écrasante majorité des médias. Il ne cache pas, cependant, son embarras de se voir mis en lumière – Télérama allant jusqu’à lui consacrer, le 11 octobre, sa une : « J’avais suggéré une couverture alternative, juste quelques mots en blanc sur un fond noir… »
Le presque quadra n’en veut à personne, si ce n’est à lui-même, pas assez vigilant sur ce coup-là. Son aversion des projecteurs n’est pas neuve. Lui qui refuse de mettre le moindre orteil dans un studio de télévision a cessé, depuis 2021, de se produire sur scène. C’est que le « système pyramidal » qui régit les musiques actuelles, amplifié par la révolution numérique, lui inspire une méfiance tenace.
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