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Histoires Web vendredi, juin 6
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FRANCE 5 – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE

Parallèlement au travail de fond des historiens, le cinéma a joué en France un rôle d’édification et de vulgarisation prépondérant dans la mémoire collective de la seconde guerre mondiale et dans la prise de conscience des tabous qui l’entouraient. Trois œuvres – chacune d’une très haute intensité – ont ainsi frayé l’acheminement des consciences vers une plus grande intelligibilité et vérité de l’événement. Alain Resnais en 1956 avec Nuit et Brouillard, sur la barbarie des camps. Marcel Ophuls en 1969 avec Le Chagrin et la Pitié, sur la collaboration en France. Claude Lanzmann en 1985 avec Shoah, sur la spécificité du génocide des Juifs d’Europe. La mort à 97 ans d’Ophuls, le 24 mai, remet en lumière un cinéaste que son grand âge et son éloignement des écrans avaient fait un peu oublier.

Fils d’un esthète judéo-allemand du cinéma classique (Max Ophuls), il fut l’héritier à ce titre de l’esprit vif-argent comme de la trouble macération de la Mittel Europa. Révérant son père, Marcel commit toutefois l’erreur de se destiner à son tour au cinéma de fiction, sans y réussir, et passa sa vie à exorciser cet échec en s’inventant dans sa pratique iconoclaste du documentaire une manière de présence actorale, de hargne exquise et d’intelligence visionnaire de l’Histoire.

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