Une course contre la montre avec des moyens déjà limités. Des dizaines de feux de forêt font rage depuis plusieurs jours au Manitoba et en Saskatchewan, deux provinces situées au centre du Canada. Toutes deux ont tour à tour déclaré un état d’urgence de trente jours, fin mai, pour répondre à une situation aussi inédite que préoccupante. Cet ordre exceptionnel leur permettra de mobiliser davantage et d’imposer des interdictions de déplacements. « Les ressources [pour combattre les incendies] sont étirées au maximum en raison de la gravité de la situation », a alerté, samedi 30 mai, Scott Moe, le premier ministre de la Saskatchewan. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un nouveau feu », a-t-il prévenu.
Si le Canada est confronté chaque été à des feux de forêt, ce début de saison inquiète par sa précocité et son ampleur : près de 1,6 million d’hectares ont déjà brûlé, soit l’équivalent de deux fois la superficie de la Corse. Depuis 2015, seule 2023 a enregistré des brasiers d’une telle ampleur aussi tôt dans la saison ; 15 millions d’hectares avaient finalement brûlé au cours de cette année record. « Il y a eu une persistance de conditions très sèches et chaudes. Les superficies brûlées s’accumulent très rapidement », décrit le chercheur en écologie forestière chez Ressources naturelles Canada, Yan Boulanger. « Certaines stations météo ont enregistré très très peu de précipitations depuis le début du mois de mai, voire depuis le début du mois de mars. Dans certains cas, on est à 70 % de déficit de précipitation », ajoute-t-il.
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