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L’expertise sanitaire pour l’alimentation, l’environnement et le travail est menacée. Depuis plusieurs mois, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est sous le feu des critiques, de manifestations hostiles, voire de décisions politiques lourdes de sens mettant en cause son indépendance. Une condition pourtant indispensable à l’exercice de sa mission.

Que l’extrême droite inclut dans son programme politique la suppression de l’agence n’est guère surprenant. Le Rassemblement national nous a habitués à la promotion de mesures démagogiques et simplistes, destinées avant tout à conquérir des parts de marché électorales en désignant des boucs émissaires à la vindicte de catégories sociales en souffrance. Etant donné la situation dramatique du monde agricole et la crispation autour de la régulation de l’usage des pesticides, proposer de supprimer la structure chargée d’autoriser la mise sur le marché de produits phytosanitaires est du pain béni pour cette formation politique.

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Mais que le gouvernement emboîte le pas de cette radicalité est plus surprenant. La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a fait preuve d’irresponsabilité en apportant un soutien quasi officiel aux manifestations agricoles devant le siège de l’Anses, fin novembre 2024, pour réclamer sa dissolution. Marc Fesneau, son prédécesseur, avait, quant à lui, critiqué les avis de l’agence sur des restrictions d’utilisation de certains pesticides, exerçant une pression politique sur l’expertise indépendante produite par l’Anses.

Personne n’est dupe

Plus grave, le gouvernement a joint le geste à la parole. Il a déposé un amendement à la proposition de loi « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » du sénateur de la Haute-Loire Laurent Duplomb, visant à obliger l’Anses à informer ses tutelles avant ses avis et recommandations. A y regarder de plus près dans l’entrelacs des renvois d’articles entre les différents codes visés (codes de la santé publique, code rural et de la pêche maritime et code de l’environnement), cette obligation d’information préalable concerne un large spectre d’activités : des produits phytopharmaceutiques, biocides et médicaments vétérinaires, jusqu’au traitement des eaux ou encore à l’alimentation animale.

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