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Histoires Web mardi, mai 20
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Au Burundi, tout se passe comme si une personne et une seule était autorisée à parler de la guerre à laquelle participe un nombre – inconnu – de ses soldats déployés dans le cadre d’un accord de coopération militaire – secret – avec la République démocratique du Congo (RDC). De temps à autre, le président Evariste Ndayishimiye monte au front médiatique pour délivrer d’un ton martial la parole officielle sur ce conflit extérieur qui rejaillit sur le pays. « La crise congolaise a encore augmenté le niveau de surveillance de la population par ce régime de plus en plus dictatorial », s’inquiète un analyste burundais sous le couvert de l’anonymat.

Les critiques publiques se font rares, en effet. « Surtout dans la bouche les militaires », ajoute notre source au retour d’un voyage d’étude à Bujumbura. « Tout le monde sait pourtant que des soldats meurent au combat en RDC mais personne ne peut en parler. Certains, qui ont seulement évoqué la question dans des boucles WhatsApp privées, ont été arrêtés », affirme le chercheur. Les autorités doivent gérer les conséquences d’une intervention extérieure mal préparée. Un spécialiste des affaires militaires au Burundi observe qu’« une partie des soldats envoyés en RDC se sont aguerris dans les opérations de maintien de la paix en Somalie ou en Centrafrique, mais la plupart sont des néophytes, des recrues formées à la va-vite pendant trois mois puis envoyées au casse-pipe sans les équipements, ni la logistique nécessaires ».

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