Chaque vendredi, Le Monde Afrique vous présente trois nouveautés musicales issues ou inspirées du continent. Cette semaine, direction le Burkina Faso avec les nouveaux albums de Kanazoé Orkestra, Diya Faso et Kaito Winse.
« Ankaben », de Kanazoé Orkestra
C’est un mélange inédit de balafon et de musiques urbaines que propose Kanazoé Orkestra dans son quatrième opus, le bien nommé Balabeatz, prévu le 2 mai. Autour de Seydou Diabaté, génie du xylophone ouest-africain, le multi-instrumentiste Mamadou Dembélé, le chanteur Losso Keïta et les beatmakers Martin Etienne, Laurent Planells et Emilio Rudoy sont allés chercher de nouvelles sonorités du côté de l’afrobeats nigérian, de l’amapiano sud-africain, de la trap et de la drill (deux sous-genres du rap). Le morceau Ankaben, un appel à la paix et à la tolérance où l’usage d’un correcteur de voix de type Auto-Tune est parfaitement dosé, offre un premier aperçu de ce cocktail. On n’entendra plus jamais le balafon de la même façon.
« Dounuya », de Diya Faso
Nouveau venu sur la scène musicale afro, Diya Faso a sorti son premier album, Dounuya, en février. Ce groupe a été créé par Salifou Diarra, un chanteur burkinabé installé à Angoulême et qui manie aussi bien la flûte que la kora, entouré du batteur Stan Delannoy, du bassiste Mohamed Kouyaté, du percussionniste Lionel Galletti, du claviériste Clément Thomachot et des choristes Aurore Boiron et Marina Bodet. Sur fond de musique mandingue, leurs chansons célèbrent, en langue dioula, l’amour, la paix, la tolérance et la fraternité. A l’image du morceau éponyme, qui, nous rappelant que « la vie est un voyage éphémère », clame « la nécessité de profiter pleinement de chaque moment ». Une façon de le faire est d’écouter cet album…
« Zögö Tchiende », de Kaito Winse
« Déterrer les os de nos ancêtres et les transformer en échelle. » C’est ainsi que le chanteur, danseur et multi-instrumentiste Kaito Winse, né en plein désert dans une famille de griots d’un village du nord du Burkina Faso et installé à Bruxelles, résume sa mission de gardien et relais des traditions orales de son pays. Paru fin février, son deuxième album, Reele Bumbou (après Kaladounia, en 2020), nous plonge ainsi dans l’histoire, les proverbes et la sagesse des anciens à travers sa voix puissante, soutenue çà et là par différents instruments traditionnels tels que la calebasse, l’arc à bouche, la flûte peule, la flûte toutlé et le tama, un tambour connu pour imiter la parole humaine. Un voyage musical autant que spirituel.
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