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C’est une séquence à hauts risques politiques que le premier ministre, Michel Barnier, a ouverte, en présentant, jeudi 10 octobre, le projet de loi de finances pour 2025. D’ici à la fin d’octobre, le premier ministre dévoilera la stratégie budgétaire de la France pour les prochaines années, en soumettant à la Commission européenne ses orientations pour assainir les finances publiques hexagonales d’ici à 2031. Avec un déficit à 6,1 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, selon les dernières prévisions du ministère de l’économie, et une dette qui représente plus de 110 % de la richesse nationale, la deuxième économie européenne inquiète aussi bien ses partenaires de la zone euro que les marchés financiers.

« La discipline budgétaire est très importante », a rappelé le ministre néerlandais des finances, Eelco Heinen, le 7 octobre, lors d’une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg. « Il ne faut pas plaisanter avec la crédibilité des finances publiques sur les marchés financiers », a renchéri son collègue allemand, Christian Lindner. Ces derniers mois, sur fond d’instabilité politique et de plusieurs révisions à la hausse du déficit budgétaire prévisible pour 2024, le coût de la dette française a en effet augmenté, creusant l’écart avec celui de l’Allemagne. Il est même arrivé que, sur les obligations à cinq ans, la France paye plus cher pour emprunter que l’Espagne, le Portugal et la Grèce.

« Je suis curieux de savoir comment la France va retrouver des finances publiques saines », a raillé Christian Lindner. Le ministre libéral sera bientôt fixé puisque la France, sous le coup d’une procédure pour déficit excessif comme six autres Etats membres (Italie, Belgique, Hongrie, Pologne, Slovaquie et Malte), s’apprête à envoyer à Bruxelles sa feuille de route pour rentrer dans les clous du traité de Maastricht. Respecter les règles européennes, qui prévoient que le déficit budgétaire ne doit pas dépasser 3 % du PIB quand la dette publique doit rester contenue sous les 60 % de la richesse nationale, « est une question de crédibilité internationale et de souveraineté », a voulu le rassurer Antoine Armand, le ministre de l’économie du gouvernement Barnier.

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« Ces derniers mois, le gouvernement n’a cessé de réviser ses chiffres, on n’avait pas l’habitude d’un tel flottement avec la France, cela a créé de l’inquiétude », constate l’eurodéputée Place publique Aurore Lalucq, présidente de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen. « Aujourd’hui, c’est une bonne chose, on est sorti du déni, on n’est plus avec un pouvoir politique qui raconte n’importe quoi. Maintenant, il faut une vision de long terme crédible », poursuit-elle.

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