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Histoires Web vendredi, novembre 15
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Après l’Amazonie et le Pantanal, voici venu le tour de l’Etat de Sao Paulo. De gigantesques incendies ont frappé, ces derniers jours, la région la plus riche du Brésil. Plus de 3 400 départs de feu ont été comptabilisés au mois d’août par l’Institut national de recherches spatiales (INPE), soit dix fois plus que pour la même période en 2023. Un record historique, comparé à une situation de « guerre » par la ministre de l’environnement, Marina Silva.

Quarante-huit municipalités ont été placées en état d’alerte maximale par les autorités. La plupart se situent autour de la métropole de Ribeirao Preto, dans le nord de l’Etat. Peuplée par 710 000 habitants, la ville est l’une des grandes capitales de l’agronégoce et en particulier du secteur sucrier, dont le Brésil est le leader et détient 40 % du marché mondial.

Dimanche, d’épaisses fumées ont recouvert l’agglomération, soudain plongée dans l’obscurité. « C’était la nuit en plein jour ! », témoigne par téléphone Yasmin Guimaraes, artiste de 32 ans habitant Ribeirao Preto. En urgence, la mairie a ordonné la fermeture de routes, de commerces et d’écoles, et suspendu les activités nocturnes de l’aéroport en raison du manque de visibilité. Certains habitants du quartier cossu d’Alphaville, situé en périphérie de la ville, ont été forcés de quitter leur domicile, tandis que les hôpitaux se remplissaient de patients en difficulté respiratoire. « L’odeur de brûlé était très forte et envahissait ma maison, même en fermant les fenêtres. Beaucoup de gens n’osaient plus sortir dans la rue », poursuit Yasmim Guimaraes.

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Mais c’est dans la zone agricole que les dégâts ont été plus importants. Selon les autorités, au moins 34 000 hectares seraient partis en fumée, soit l’équivalent de trois fois la ville de Paris. Des plantations entières de canne à sucre ont été dévastées et des centaines d’animaux de ferme ont trouvé la mort dans les flammes. Raizen, le plus grand exportateur mondial de sucre, a annoncé, mardi matin, que 1,8 million de tonnes de récolte avaient été perdues dans les incendies.

« On a tout perdu »

Mais les plus touchés demeurent les petits producteurs, qui occupent, parfois illégalement, des parcelles dans la région. « Ici, les feux ont tout détruit », se désole Aparecido Bispo, 51 ans, coordinateur des paysans de la localité de Cachoeirinha, à 120 kilomètres au sud-ouest de Ribeirao Preto. Par WhatsApp, ce dernier fait parvenir des photos de champs calcinés, de plantations de manioc et de bananes détruites et de maisons de bois noircies par les flammes. « On a perdu nos cultures, mais aussi les semis pour la prochaine récolte… Heureusement, les habitants sont parvenus à fuir et il n’y a pas eu de victimes. Mais on a tout perdu et ne sait pas ce qu’on va devenir. Quelle tristesse… », s’émeut-il.

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