Le All-Star Game, symbole de l’engouement pour le basket français

Lors de la mise en vente des billets, au mois de juillet, Philippe Ausseur, le président de la Ligue nationale de basket (LNB), n’était pas inquiet. De fait, comme lors des 21 éditions précédentes, quelque 15 000 places de l’Accor Arena à Bercy ont trouvé preneurs pour le All-Star Game (le « match des étoiles », en français), l’événement annuel organisé par la LNB, dimanche 29 décembre, à partir de 17 heures.

Le rendez-vous oppose les meilleurs joueurs français de la Betclic Elite, le championnat de France, à leurs homologues étrangers pour une rencontre de gala, sans enjeux sportifs. A l’instar de son homonyme organisé par la NBA, la grande ligue nord-américaine, le All-Star mélange sport et spectacles, avec des concours de dunk (action qui consiste claquer le ballon dans le panier en s’accrochant à l’arceau), et de tirs à trois points (au-delà de l’arc de cercle situé à 6,25 m du panier).

Si la soirée fait salle comble chaque année à Paris, Philippe Ausseur ne s’attendait pas à ce que les tickets s’écoulent aussi rapidement cette année. « D’habitude, tout est complet à partir du mois de novembre. Mais là, presque toutes les catégories de places étaient déjà vendues mi-septembre », se remémore-t-il.

« Des accélérateurs » pour changer de dimension

Ce phénomène témoigne de l’engouement que suscite la discipline, porté notamment par les résultats sportifs. Pour la première fois de son histoire, la France dispose cette saison de trois représentants – le Paris Basketball, l’AS Monaco et l’ASVEL Lyon Villeurbanne – en Euroligue. Parisiens et Monégasques règnent même provisoirement en tête du classement de la compétition européenne qui regroupe les meilleurs clubs du continent.

L’Hexagone, réputé pour ses capacités de formation, peut également se targuer de disposer de joueurs phares sur le plan international, qu’il a su exporter, en particulier dans la prestigieuse NBA. Après le phénomène Victor Wenbanyama, sélectionné en 2023 en première position de la draft, la porte d’entrée dans la Ligue pour les meilleurs jeunes talents du monde entier, son compatriote Zaccharie Risacher a, à son tour, été le choix numéro 1 en 2024.

Si l’on ajoute à cela la médaille d’argent remportée par les Bleus aux Jeux olympiques de Paris 2024, tous les ingrédients sont réunis pour faire monter l’intérêt. « Ce que l’on vit en ce moment, ce sont des accélérateurs permettant d’aspirer à changer de dimension », considère Philippe Ausseur. Dans cette optique, un nouveau logo et un nouveau slogan, « Révélons le basket français », ont vu le jour en 2023.

Une hausse d’affluence dans les salles

L’affluence s’en ressent. La LNB table sur un taux de remplissage de 92 % dans les salles de la Betclic Elite en 2024, soit quatre points de plus qu’en 2023. A tel point que certaines franchises souhaitent revoir leurs infrastructures pour accueillir plus de public. Cholet Basket, leader provisoire du championnat de France, devrait disposer d’une nouvelle Arena d’ici à 2028. Le club de Limoges verra, lui, son palais des sports s’agrandir. La question de la construction d’un nouvel écrin se pose aussi à Saint-Quentin (Aisne), où le club affiche complet à chaque rencontre.

La dynamique est aussi portée, en partie, par la retransmission complète de la Betclic Elite, dont la plateforme britannique DAZN a récupéré les droits depuis le début de la saison 2024-2025 et jusqu’en 2029. « On est le troisième sport en France avec le football et le rugby à avoir 100 % des matchs produits et diffusés par une chaîne, s’enorgueillit Philippe Ausseur. Cela donne une qualité d’exposition qui est indispensable pour accompagner le développement du basket professionnel. » Pour toucher un public plus large, la LNB souhaiterait toutefois la programmation d’un match en clair sur une chaîne de la TNT, comme ce fut le cas lors de la saison précédente avec La Chaîne L’Equipe.

Dimanche, le All-Star Game sera diffusé sur DAZN et retransmis sur la chaîne YouTube de la plateforme, gratuitement. Un moyen de valoriser ce « show », présenté comme une référence dans le monde : « En France, l’ingrédient principal de notre succès est ce match opposant Français et étrangers, développe Philippe Ausseur. Pour les joueurs, c’est une consécration et une magnifique vitrine pour leur permettre de se mettre en valeur devant le monde entier. »

Nolan Traoré (Saint-Quentin), 18 ans, et Noah Penda (Le Mans), 19 ans, font partie de la « Team France ». Ils auront d’autant plus à cœur de briller devant le public de l’Accor Arena et le monde entier qu’ils figurent parmi les futurs prétendants pour intégrer la NBA en 2025.