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Accusé de harcèlement moral et sexuel, l’avocat pénaliste Antoine Vey, ancien associé d’Eric Dupond-Moretti, a écopé de douze mois de suspension – dont cinq mois ferme – par le conseil de l’ordre du barreau de Paris, a fait savoir, jeudi 17 juillet, une source proche du dossier à l’Agence France-Presse (AFP).

La décision va au-delà des réquisitions formulées à l’audience du 22 mai– six mois de suspension dont trois mois ferme. « Me Vey a pris acte de la décision rendue ce jour par le conseil de discipline. Il conteste les reproches qui lui sont faits et fera évidemment appel. Cet appel est suspensif », a réagi son avocat, Me Emmanuel Marsigny, auprès de l’AFP.

« Ces griefs, sans le moindre fondement, émanent d’anciens collaborateurs ayant quitté le cabinet depuis plusieurs années et désormais engagés dans une démarche concertée de déstabilisation (…). Antoine Vey reste pleinement mobilisé, avec le soutien constant de ses équipes et la fidélité intacte de ses clients », a ajouté son conseil.

« Ni nous, ni nos clientes ne nous réjouissons de la condamnation d’un avocat, qui salit nos robes à tous », ont réagi de leur côté les conseils des plaignantes, Mes Romain Ruiz et Virginie Le Roy, contactés par l’AFP. « C’est cependant un signal fort pour notre profession et, nous l’espérons, la marque d’une réelle volonté de notre ordre dans la lutte contre le harcèlement. C’est enfin une reconnaissance et un soulagement pour nos clientes. Nous attendons désormais sereinement l’avancée de l’instruction pénale en cours », ont-ils ajouté.

Lire aussi | Soupçons de harcèlement : Mᵉ Antoine Vey, ancien associé d’Eric Dupond-Moretti, visé par une enquête de l’ordre des avocats de Paris

Plusieurs signalements

Connu pour avoir défendu Théo Luhaka, victime de violences policières, le Chilien Nicolas Zepeda, accusé du meurtre de son ex-petite amie, Julian Assange, Jérôme Cahuzac ou encore l’entrepreneur Mohed Altrad, Me Vey, 41 ans, est accusé depuis plusieurs années de harcèlement par d’ex-collaborateurs, hommes et femmes.

En mars 2023, Libération avait recueilli une vingtaine de témoignages d’anciens ou d’actuels collaborateurs dénonçant des gestes ou des propos vécus comme du harcèlement moral ou sexuel. En janvier 2024, une enquête avait été ouverte par le parquet de Paris, confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) après la plainte d’une ancienne collaboratrice, pour des faits remontant à 2017 et 2018, à l’époque où Me Vey était associé de l’ex-garde des sceaux.

D’après une source proche du dossier, le parquet de Paris a ouvert fin 2024 une information judiciaire principalement pour harcèlement moral au travail, pour des faits concernant plusieurs personnes et s’étalant sur plusieurs années. Avant les investigations pénales, le barreau de Paris avait reçu plusieurs signalements et lancé en janvier 2023 une enquête déontologique.

Lire aussi (2022) : Article réservé à nos abonnés Harcèlement, discriminations : les avocats, pour eux-mêmes, rechignent à engager des poursuites

Le Monde avec AFP

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