« Premier mai ! », se réjouit Victor Hugo. « Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants/ Répètent un quatrain fait par les quatre vents. » Le poète ne pouvait savoir, en jetant ces vers des Contemplations (1856), que les plantes, pour chanter leur symphonie printanière – et construire leurs organes tout neufs – ont besoin d’un chef d’orchestre.
Prenons une feuille en croissance. Chaque nouvelle cellule, dans cette feuille, doit « savoir » si elle s’orientera vers un destin de cellule de l’épiderme, de cellule du système vasculaire ou encore de mini-usine à fabriquer des sucres (par photosynthèse).
La cheffe d’orchestre de cette œuvre végétale est connue de longue date, c’est une des hormones les plus dynamiques des plantes : l’auxine. Au printemps, quand une plante germe, c’est elle qui contrôle la croissance de la tige vers la lumière (phototropisme) ou, à l’inverse, le développement des racines vers la profondeur du sol (gravitropisme). Cette hormone, en réalité, opère à tous les stades de la vie de la plante, depuis l’embryogenèse jusqu’à la sénescence, en passant par la reproduction.
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