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Le patron des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, a mis sous pression Bruno Retailleau, son concurrent à la présidence du parti, dimanche 27 avril, l’obligeant à assumer des désaccords avec des positions gouvernementales sur la proportionnelle ou encore la possible suppression d’un abattement fiscal pour les retraités.

Les deux rivaux pour la tête des Républicains se sont succédés dimanche sur BFM-TV. Alors que M. Retailleau est donné favori de l’élection du 17 mai, et a admis dimanche qu’il « ne le sen[t] pas mal », M. Wauquiez a sonné la charge contre son concurrent.

Le patron des députés LR − qui a clamé dimanche « je vais gagner » − a dénoncé le manque supposé « d’indépendance » du pensionnaire de Beauvau, qui serait tenu par la solidarité gouvernementale, quand lui nourrirait « une parole libre ».

Il a notamment cité l’instauration de la proportionnelle aux législatives, une idée défendue de longue date par François Bayrou, qui entame lundi des consultations sur le sujet, mais historiquement combattue par la droite. « La proportionnelle aboutira à ce qu’on va institutionnaliser le chaos politique qu’on connaît en ce moment et qui deviendra la règle. La proportionnelle, c’est les régimes partisans, ce sont les petits accords d’arrière-boutique. C’est les Français qui ne choisissent plus leurs candidats. Je déteste ça », a tonné M. Wauquiez.

« Ce que je demande donc, c’est que Bruno Retailleau, dont c’est la compétence, s’oppose à cette volonté de François Bayrou » et « impose au premier ministre » d’abandonner l’idée de légiférer dessus, a-t-il poursuivi.

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Abattement des retraités

M. Wauquiez a également évoqué la suppression de l’abattement fiscal de 10 % pour certains retraités discutée par Bercy, se disant « radicalement contre ». « On est complètement fou ! Enfin, les propositions qui sont en train de sortir de Bercy sont la tête à l’envers », s’est-il indigné. Pour marquer son opposition, M. Wauquiez s’est dit prêt à initier un « débat » sur la participation au gouvernement de son parti, si le prochain budget comprenait des augmentations d’impôts.

Sur le même plateau quelques heures plus tard, M. Retailleau a déclaré qu’il ne « rétorquerait pas » à Laurent Wauquiez, invoquant sa « discipline ». Le ministre de l’intérieur a toutefois admis son opposition à la proportionnelle, qui « provoquerait une instabilité chronique structurelle ». « Ca fera du mal au pays et pour moi, c’est rédhibitoire », a-t-il lancé, promettant de répéter sa position à François Bayrou.

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Quant à toucher à l’abattement des retraités, « il faut faire autrement », a-t-il dit, refusant toute « augmentation d’impôts ». Interrogé sur sa détermination à quitter le gouvernement si ce n’était pas le cas, il a simplement assuré être un « homme de convictions » : « Jamais je ne resterais si mes convictions étaient abîmées, simplement ».

Alors que M. Retailleau doit rendre public dans quelques jours un rapport qu’il qualifie d’« accablant », sur « les Frères musulmans et leur entrisme », M. Wauquiez a renchéri en demandant à son rival de classer le mouvement des Frères musulmans comme organisation terroriste. Une décision urgente selon lui – « nous n’avons que trop tardé » – qui « doit s’accompagner de l’interdiction des organisations qui sont affiliées » à ce mouvement promouvant l’instauration d’un islam politique conservateur.

« On ne peut pas interdire les Frères musulmans en tant que tel » mais « on peut [le faire] dans la manifestation de leur organisation », a répondu le ministre de l’intérieur, évoquant des écoles, associations, etc. « Nous n’hésiterons pas dès lors qu’on aura ces preuves à dissoudre », a-t-il poursuivi, précisant qu’il doit respecter les « règles de droit ».

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Le Monde avec AFP

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