« L’art de ne pas être vorace » : l’intrigant titre de l’exposition du Brésilien Jonathas de Andrade à la Commanderie de Peyrassol – domaine du Var qui associe activité viticole et art contemporain, comme le Château La Coste ou le Domaine de Panéry – est tiré d’un texte de Clarice Lispector (1920-1977), femme de lettres brésilienne qui a grandi à Recife, dans le Nordeste, où habite l’artiste de 43 ans. « C’est une écrivaine très psychologique, à l’univers mystérieux, qui parle de petits détails de la vie. J’ai voulu lui rendre un hommage à l’occasion de la Saison France-Brésil en recherchant une formule dans ses écrits qui servirait de fil rouge. Celle-ci me parle, parce que la voracité, qui évoque la prédation, une idée de pulsion, de possession et de conquête, fait écho à mon travail. L’humanité est vorace avec la nature, les territoires, les ressources, avec le pouvoir, on est au cœur des contradictions humaines », explique-t-il.
Pour cette petite exposition, où la notion de dévoration se décline à l’envi, l’artiste a réuni des vidéos, des installations photo, une sculpture, des peintures, et créé deux nouvelles œuvres, dont un poème de la dévoration, sous la forme d’un mur d’écailles où tout est dévoré par tout : l’amour, le collectif, la révolte, le réel, le silence, par le rire, l’individualisme, le feu ou l’oubli.
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