Meilleures Actions
Histoires Web mercredi, septembre 18
Bulletin

Les messages de prévention et les avertissements des établissements bancaires ne suffisent pas à empêcher les clients de se faire berner, la technologie va donc prendre le relais : à partir du mois d’octobre, de nouveaux moyens seront mis en œuvre pour lutter contre la fraude aux paiements par usurpation d’identité, qui continue de se développer, à contre-courant de l’ensemble des arnaques aux moyens de paiement.

Dans son dernier rapport annuel, publié mardi 10 septembre, l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement (OSMP), organisme public présidé par Denis Beau, sous-gouverneur de la Banque de France, constate une stabilité globale de la fraude aux moyens de paiement scripturaux, c’est-à-dire hors pièces et billets, en dépit de la hausse continue de l’usage de ceux-ci.

Au total, cette fraude a représenté 1,195 milliard d’euros en 2023, un montant en hausse de 0,2 % seulement, alors que le nombre d’opérations prises en compte augmentait de 5,2 %, à 32,2 milliards.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Fraude bancaire : les victimes n’ont plus que treize mois pour réagir

La carte de paiement, qui conserve son titre de moyen de paiement préféré des Français, avec 64,6 % des transactions (+ 1,3 point par rapport à 2022), représente certes 41 % de ce montant, mais elle affiche un taux de fraude en léger recul, à 0,053 %, soit 53 euros fraudés pour 100 000 euros de transactions, le niveau le plus bas jamais enregistré par l’OSMP. Une évolution qui confirme l’efficacité des techniques d’« identification forte » rendues obligatoires par la directive européenne sur les moyens de paiement DSP2.

Remises de chèque suspectes

Le taux de fraude au chèque, liée principalement aux vols de chéquiers dans les circuits d’expédition, reste quant à lui plus élevé, à 0,078 %. Mais les montants concernés diminuent, parce que l’usage du chèque recule et parce que les banques luttent plus efficacement contre les remises de chèque suspectes : les dispositifs de blocage définitif ou temporaire des opérations ont permis d’empêcher 222 millions d’euros de transactions frauduleuses en 2023, note l’OSMP.

La fraude au virement reste quant à elle très faible, rapportée aux montants échangés (0,001 %), et ce en dépit de l’adoption rapide du virement instantané (+ 46 % en volumes en 2023). Mais ce moyen de paiement reste très exposé aux techniques d’« ingénierie sociale », autrement dit de manipulation des clients des banques, les plus utilisées par les fraudeurs pour contourner les mécanismes d’authentification et de prévention et pour collecter des données personnelles.

La fraude par manipulation a ainsi représenté 379 millions d’euros en 2023, soit 32 % du montant total des paiements fraudés, contre 22 % en 2021. Avec en vedette celle au « faux conseiller », dans laquelle le fraudeur se fait passer au téléphone pour un salarié de la banque, dans le but de pousser le client à révéler ses identifiants ou à effectuer lui-même des paiements. Un mécanisme longtemps facilité par des techniques de « spoofing », l’usurpation du numéro de téléphone de la banque, qui crédibilise le discours du fraudeur ou l’utilisation de « sites miroirs » répliquant ceux d’un service public ou d’un commerçant en ligne.

Il vous reste 37.61% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.