L’annonce est tombée de manière inattendue. Les dirigeants d’Arménie et d’Azerbaïdjan, deux ex-républiques soviétiques engagées depuis des décennies dans un conflit territorial, vont se retrouver vendredi 8 août à Washington pour la signature d’un accord de paix, sous l’égide des Etats-Unis et de son président, Donald Trump.
« Beaucoup de dirigeants ont tenté de mettre fin à la guerre, sans succès, jusqu’à maintenant grâce à « TRUMP » », a lancé, jeudi soir, le républicain sur son réseau Truth Social. Le président américain a ainsi précisé qu’une « cérémonie de signature de la paix » serait organisée lors de ce « sommet historique » avec la participation du président azerbaïdjanais, Ilham Aliev, et du premier ministre arménien, Nikol Pachinian.
M. Trump accueillera dans un premier temps les deux dirigeants de manière séparée, et signera avec chacun un accord bilatéral entre les Etats-Unis et leur pays, avant la signature à 16 h 15 (22 h 15 à Paris) de l’accord tripartite.
Une liste d’exigences présentée à l’Arménie
Selon la chaîne CBS, le texte octroie aux Etats-Unis des droits de développement sur un corridor de quarante-trois kilomètres en territoire arménien qui sera appelé « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationales » ou TRIPP.
Erevan a confirmé que le premier ministre arménien aurait un entretien avec le président américain « afin de renforcer le partenariat stratégique entre l’Arménie et les Etats-Unis », et ajouté qu’une « réunion tripartite (…) avec Donald Trump et le président azerbaïdjanais [aurait] également lieu afin de contribuer à la paix, l’épanouissement et la coopération économique dans la région ».
La dernière rencontre entre Nikol Pachinian et Ilham Aliev, le 10 juillet à Abou Dhabi, n’a abouti à aucun progrès tangible en vue d’une finalisation de l’accord de paix sur lequel les deux Etats du Caucase s’étaient pourtant entendus en mars après de très longues négociations.
Avant toute signature, l’Azerbaïdjan a présenté une liste d’exigences à l’Arménie, dont l’ajout d’amendements à la Constitution arménienne incluant l’abandon de toute revendication territoriale sur la région contestée du Haut-Karabakh. Les deux pays se sont affrontés lors de deux guerres pour le contrôle de ce territoire montagneux, que l’Azerbaïdjan a finalement repris aux séparatistes arméniens lors d’une offensive éclair en 2023.
Trump et le prix Nobel de la paix
« Il est plus que temps que Donald Trump reçoive le prix Nobel de la paix », avait lancé sa porte-parole, Karoline Leavitt, le 31 juillet pendant son point presse de routine, suscitant des réactions mi-incrédules mi-ironiques des opposants du dirigeant républicain.
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Elle a estimé que depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, le président américain avait présidé à la conclusion « d’un cessez-le-feu ou accord de paix par mois », donnant pour exemples ses médiations entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l’Egypte et l’Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo…
La liste des candidats n’est pas rendue publique par le comité norvégien qui décerne la distinction, mais Israël, le Cambodge et le Pakistan ont récemment annoncé avoir nominé Donald Trump.