L’Argentine a scellé un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un prêt de 20 milliards de dollars (17,6 milliards d’euros), qui permettra, dès lundi 14 avril, la fin du contrôle des changes en vigueur depuis 2019 dans le pays, a annoncé, vendredi 11 avril, le ministre de l’économie argentin, Luis Caputo.
« Nous sommes parvenus à un nouvel accord avec le Fonds monétaire international », qui permettra « de recapitaliser la Banque centrale pour avoir une monnaie plus saine et continuer le processus de désinflation », a annoncé M. Caputo à la presse, ajoutant que le conseil d’administration du FMI était réuni, vendredi, pour valider l’accord.
Le peso argentin, actuellement à 1 097 pesos pour 1 dollar au taux officiel, sera autorisé à flotter dans une fourchette située entre 1 000 pesos et 1 400 pesos pour 1 dollar, et la limite d’accès à 200 dollars par mois sera levée pour les Argentins, a annoncé simultanément la Banque centrale, dans un communiqué.

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Des 20 milliards de dollars du prêt, une facilité élargie de crédit du FMI, « 15 milliards constitueront des versements de libre disponibilité dès 2025 » a précisé la Banque centrale dans son communiqué. L’accord avec le FMI va permettre, « à partir de lundi, d’en finir avec le contrôle des changes, qui a fait tant de mal et qui, depuis sa mise en place, en 2019, affecte le fonctionnement normal de l’économie », a ajouté M. Caputo
« Exterminer l’inflation »
L’Argentine, troisième économie d’Amérique latine, à l’endettement chronique et à la position financière précaire du fait de maigres réserves de change, était dans l’attente de cet accord, pour lequel elle était en négociation depuis novembre 2024. Cette injection d’argent frais est considérée comme cruciale par le gouvernement de Javier Milei pour reconstituer les réserves de change de la Banque centrale, pour la stabilité monétaire et pour « exterminer l’inflation » durablement, selon les mots du président ultralibéral.
En mars, l’inflation argentine, communiquée vendredi, s’est établie à 3,7 %, un regain sensible par rapport aux six mois précédents. Mais qui ne dément pas une tendance lourde à la désinflation depuis plus d’un an. La hausse des prix était, fin mars, à 55,9 % sur douze mois, contre + 211 % fin 2023, au début de la présidence Milei et des premières mesures d’austérité, une forte dévaluation du peso en tête.
Avec les liquidités du FMI, le gouvernement espère relancer l’économie, pièce manquante dans la stratégie Milei, après une année 2024 en récession (– 1,8 %), du fait d’une austérité budgétaire drastique, à fort coût social, lors de sa première année de présidence.