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A Toulouse, l’évêché veut « repousser les ténèbres ». Le 21 septembre, l’archevêque de la ville, Mgr Guy de Kerimel, a annoncé son intention de « consacrer la Ville rose ». La cérémonie se déroulera le 16 octobre dans l’église du Sacré-Cœur, à Toulouse. Dans la tradition catholique, consacrer signifie « dédier à un but sacré ». La plupart du temps, cela concerne des pays, des églises, des villes ou des personnes. En 2022, le pape François avait, par exemple, consacré l’Ukraine et la Russie. L’archevêque estime que « des nuages sombres s’accumulent sur notre monde (…) qui suscitent des inquiétudes légitimes, et favorisent cette atmosphère de désespérance qui règne dans notre société ». Cette consécration serait donc l’occasion « de guérir, de vivifier, de sanctifier les habitants de la ville et du diocèse ».

En réalité, l’évêché semble peu goûter au spectacle de la compagnie La Machine, qui doit se dérouler du 25 au 27 octobre dans les rues de Toulouse. Comme en 2018, des déambulations de créatures géantes créées par François Delarozière, dans un opéra urbain dénommé Le Gardien du temple. La Porte des ténèbres, semblent préoccuper hautement le diocèse.

Lire la rencontre (2014) : François Delarozière, la Ville rose et ses épines

Dans un courrier que s’est procuré France 3 Occitanie, Mgr Guy de Kerimel annonce à ses curés sa volonté de mener « ce projet de consécration sans faire allusion au spectacle, car les grâces demandées débordent l’événementiel ». Le prélat évoque également la présence d’un nouvel animal « une femme-scorpion, appelée Lilith, nom d’un démon féminin dans le judaïsme ».

« Montée du puritanisme »

L’affiche et le livret du spectacle utiliseraient des symboles sataniques et ésotériques. Péché ultime, « le Minotaure, dans cet opéra urbain, devient le protecteur de l’âme de la ville ! » « Je m’inspire évidemment de certaines mythologies et religions, mais c’est pour en créer de nouvelles, populaires et émancipatrices, réagit, auprès du Monde, François Delarozière. Si je trouve assez drôle une telle réaction, je ne peux que m’inquiéter d’une montée du puritanisme. »

Déjà, en 2018, lors de la première déambulation, qui avait attiré plus de 900 000 spectateurs, la présence du Minotaure avait fait l’objet de critiques, et même de pétitions. Cette année, le spectacle mettra en scène, avec le Minotaure, l’Araignée et donc Lilith, la gardienne des ténèbres. Celle-ci, avec ses 10 mètres de haut et ses 38 tonnes, représente une chimère d’acier et de bois au visage de femme et au corps de scorpion. Elle a été financée par le Hellfest, festival de metal qui se tient chaque année à Clisson (Loire-Atlantique).

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