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Neuf mois après son départ du gouvernement, l’ancienne ministre de la santé Agnès Firmin Le Bodo a été condamnée, lundi 14 octobre, par le tribunal correctionnel du Havre, selon les informations de Mediapart confirmées par l’Agence France-Presse et Le Monde, jeudi.

Celle qui est désormais députée (Horizons) de la Seine-Maritime s’était présentée dans le cadre d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) – adaptation du « plaider-coupable » américain – pour confirmer qu’elle avait accepté, sans les déclarer, des cadeaux reçus de la part des laboratoires Urgo, lorsqu’elle était pharmacienne.

Elle a été condamnée à une légère amende – 8 000 euros, dont 4 000 euros avec sursis ­– et à la confiscation des cadeaux saisis pendant l’enquête. Cette peine, négociée avec le parquet dans le cadre de sa CRPC, a été validée par un juge homologateur indépendant. Contactée, Mme Firmin Le Bodo n’a pas donné suite à notre sollicitation.

20 000 euros de cadeaux

L’élue, qui dirigeait une pharmacie au Havre, « est soupçonnée de s’être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe – des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-ends… – pour un montant total évalué à 20 000 euros, de la part des laboratoires Urgo », avait dévoilé Mediapart en décembre 2023, révélant l’existence d’une enquête préliminaire ouverte sur les pharmaciens bénéficiaires de cadeaux offerts par les laboratoires Urgo, en échange de leur renonciation à des remises commerciales.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Agnès Firmin Le Bodo fait l’objet d’une enquête préliminaire pour des cadeaux non déclarés des laboratoires Urgo

Or, depuis la loi « anti-cadeaux » de 2004, élargie en 2017, l’acceptation de tels présents par les pharmaciens est illégale. « Il n’y a ni conflit d’intérêt, ni avantage en nature, ni cadeau, il y a des négociations commerciales », avait alors affirmé celle qui était encore ministre.

L’enquête ouverte sur les bénéficiaires des cadeaux faisait suite à celle menée sur l’entreprise Urgo par le parquet de Dijon, ressort dont dépend le siège social du groupe. Elle avait abouti, en janvier 2023, à la condamnation du laboratoire au paiement d’une amende de 1,125 million d’euros, dont 625 000 euros avec sursis, ainsi que la confiscation de plusieurs millions d’euros, également dans le cadre d’une procédure de CRPC.

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