« Les musulmans de la Réunion sont devenus intégristes comme tous ceux du monde entier (…). Ils ne veulent plus s’intégrer (…). Ils veulent nous imposer leurs codes (…) Qu’ils dégagent ». Pour ce post publié le 15 mars sur son profil public Facebook, Alain Bénard, ancien maire, entre 1999 et 2008, de Saint-Paul, deuxième ville de l’île, et ex-conseiller régional, a été condamné, vendredi 19 septembre, à trois mois de prison avec sursis et 3 000 euros d’amende pour « provocation publique à la discrimination en raison de la religion ». Des propos jugés « extrêmement violents et choquants » par le président du conseil régional du culte musulman (CRCM), Nazir Patel, à l’initiative d’un signalement au parquet de Saint-Denis avec l’association musulmane de La Réunion (AMR).
Longtemps figure de la droite républicaine locale, Alain Bénard, 69 ans, absent à l’audience, a tardivement supprimé son post avant de publier, le 15 septembre, un semblant de mea-culpa. Affirmant que le post incriminé avait été « vraisemblablement mal compris », l’élu expliquait : « Certains ont cru, à sa lecture, que je visais TOUS les musulmans de La Réunion. » Cet ancien professeur d’histoire-géographie assure qu’il voulait « exprimer simplement le souhait d’encourager la vigilance collective et de rappeler l’importance de préserver, à La Réunion, un vivre-ensemble fidèle aux principes républicains ». Un texte « provocateur », reconnaissait-il, mais qui « restait un appel à réfléchir ensemble à ce qui nous unit ».
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