Le nouvel ambassadeur de France à Moscou, Nicolas de Rivière, a été convoqué au ministère des affaires étrangères russe, après la brève détention d’une employée du ministère des affaires étrangères russe dans l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, au nord de Paris, a annoncé mercredi 9 avril la porte-parole de la diplomatie russe.
« Suite aux démarches entreprises, notre collègue a finalement été autorisée à entrer dans le pays, mais elle a dû passer une journée dans la zone frontalière de l’aéroport », a dénoncé Maria Zakharova lors de son briefing hebdomadaire. « Nous n’avons pas l’intention d’accepter cette situation sans réagir », a-t-elle averti. « Ce qui s’est passé le 6 avril à l’aéroport Charles-de-Gaulle est inexplicable », a-t-elle ajouté.
« Les services frontaliers français ont détenu sans explication une employée du ministère des affaires étrangères, membre de la délégation officielle russe, et ont saisi son téléphone et son ordinateur », a-t-elle relaté. Un « agent consulaire » russe a été rapidement dépêché sur place, avant de pouvoir discuter avec l’employée retenue.
« Vive protestation » de Moscou
La porte-parole de la diplomatie russe a ajouté que Moscou avait notifié sa « vive protestation » auprès de l’ambassadeur de France lors de sa convocation au ministère des affaires étrangères, à une date non précisée.
Les relations entre Moscou et Paris sont glaciales depuis que le Kremlin a déclenché, il y a plus de trois ans, son assaut contre l’Ukraine, soutenue par la France.
Ces derniers mois, la Russie a été accusée d’une série d’actes de déstabilisation et de désinformation sur le territoire français, tandis que la France se voit reprocher son soutien militaire à Kiev. En février dernier, le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, très actif sur le front diplomatique aux côtés de l’Ukraine, avait qualifié la Russie de « menace existentielle pour les Européens ».
C’est dans ce contexte très tendu qu’un chercheur français, Laurent Vinatier, a été condamné en octobre 2024 (puis en février dernier en appel) par un tribunal moscovite à trois ans de prison ferme (et de nouveau en appel en février dernier), pour ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger ». Paris a dénoncé à de multiples reprises une condamnation « arbitraire » et appelé à sa « libération immédiate ».