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Au lendemain de l’investiture du président Trump, un constat s’impose. L’Amérique sombre dans un ordre informationnel nouveau, dans lequel les citoyens sont désormais dépourvus des outils nécessaires à la compréhension des enjeux politiques.

Si le discours officiel du 47e président des Etats-Unis visait à consolider son image comme sauveur d’une Amérique en déclin, c’est à travers ses interventions informelles et la logorrhée qui a accompagné la signature frénétique de ses premiers décrets que s’est révélée une réalité plus sombre : la banalisation du mensonge et l’institutionnalisation de la désinformation.

Cette rhétorique, émaillée d’invectives et de mensonges, n’est pas nouvelle : entre 2017 et 2021, plus de 30 000 fausses déclarations ou mensonges émanant directement de la Maison Blanche furent recensés. Mais, cette fois-ci, le danger dépasse le cadre du discours présidentiel. L’attitude des médias américains et la complicité des géants de la tech ont contribué à faire émerger un ordre informationnel profondément autocratique et fragile.

Un des piliers de cet ordre nouveau repose sur l’alliance troublante entre l’administration Trump et les grandes plateformes numériques. Meta [Facebook, Instagram], par exemple, a opéré un revirement aussi spectaculaire qu’opportuniste. Inquiet d’une remise en cause de la section 230 – ce dispositif juridique absout les plateformes numériques de toute responsabilité légale quant aux contenus postés –, Mark Zuckerberg a récemment annoncé la fin du fact-checking sur ses plateformes, vraisemblablement pour courtiser le président. Un président pourtant suspendu de Facebook en 2021 en raison du contenu qu’il y postait.

Lire aussi la chronique | Article réservé à nos abonnés « Trump, Musk, Zuckerberg : la nouvelle “trinité” du pouvoir américain incarne le pire de l’Internet et envoie le meilleur aux oubliettes »

Elon Musk, de son côté, manipule les algorithmes de X pour amplifier des paroles d’extrême droite et propager des contenus générés par l’intelligence artificielle au service d’une « internationale réactionnaire » [dénoncée par Emmanuel Macron, le 6 janvier, lors de la conférence des ambassadeurs et des ambassadrices]. Sa proximité avec Donald Trump lui a permis d’obtenir une influence considérable. A la tête du département de l’efficacité gouvernementale, aussi flambant neuf que fictif, il se positionne comme un acteur-clé dans les discussions sur les dérégulations dont plusieurs de ses entreprises pourraient tirer profit.

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