Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, septembre 4
Bulletin

Fustiger la couverture sociale des étrangers relève d’une vieille rengaine, associée, il faut le croire, à une rente politique certaine. Sinon, comment analyser que, à quelques jours de sa probable chute, le gouvernement dégaine des projets de décrets réformant l’aide médicale d’Etat (AME) ? Ce dispositif de prise en charge d’un panier de soins est destiné aux étrangers sans papiers et gagnant moins de 10 000 euros par an. Il bénéficiait à plus de 466 000 personnes fin 2024, un chiffre en hausse continue depuis plus de dix ans.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La suppression de l’aide médicale de l’Etat, leitmotiv de la droite et pomme de discorde

Les projets de réforme ou de suppression portés par la droite ou l’extrême droite sont légion, et se matérialisent parfois. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’AME a déjà été rabotée en 2019. A son arrivée place Beauvau, en septembre 2024, Bruno Retailleau avait annoncé vouloir s’y attaquer encore, en s’appuyant sur les recommandations d’une mission d’évaluation confiée en 2023 à l’ancien ministre socialiste de la santé Claude Evin et à l’ancien préfet et homme de droite Patrick Stefanini.

Le souhait du ministre de l’intérieur avait néanmoins été contrarié par l’absence de majorité politique franche sur le sujet. Jusqu’à mardi 2 septembre, lorsque les projets de décrets du gouvernement ont fuité dans la presse après avoir été transmis, pour deux d’entre eux et pour avis, à la présidence de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM). « Lorsque vous demandez des efforts aux Français (…) ce n’est pas possible que les étrangers que nous accueillons et que nous aidons ne soient pas associés à cet effort », a confirmé, mercredi 3 septembre, le premier ministre, François Bayrou, sur BFM-TV.

Il vous reste 71.72% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.