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Histoires Web lundi, juin 30
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La quatrième Conférence internationale sur le financement du développement se tient du 30 juin au 3 juillet, à Séville (Espagne), dans un contexte particulièrement morose. Les Etats-Unis n’y participent pas, et ne signeront pas le texte final. Robert F. Kennedy Jr, secrétaire américain à la santé, vient juste d’annoncer que son pays ne financera pas GAVI, le fonds international de soutien à la vaccination. L’aide baisse aussi en Europe. Globalement, les flux sont au plus bas depuis 2005 et font pâle figure en comparaison des milliards que les pays pauvres paient en intérêts sur leur dette.

Au moment où la tentation est forte, en Europe comme ailleurs, de jeter l’éponge sur notre responsabilité collective, il est plus que jamais nécessaire de rappeler l’importance d’une solidarité internationale qui conjugue dignité, ambition et efficacité.

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Ecartons tout d’abord une première idée fausse : les pays les plus pauvres ne sont pas des puits sans fond où tout effort est voué à l’échec. Au contraire, à une époque où les progrès sociaux dans les pays riches stagnent, où l’espérance de vie a même baissé certaines années aux Etats-Unis, les progrès accomplis en trente ans dans les pays les plus pauvres ont été considérables.

Selon la Banque mondiale, le nombre de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté est passé de 2 milliards d’individus en 1992 (38 % de la population mondiale) à 713 millions en 2022 (8,5 % de la population mondiale). En Afrique subsaharienne, entre 2000 et 2023, l’espérance de vie à la naissance est passée de 52 à 63 ans. Au Malawi, l’un des pays les plus pauvres du monde, 942 femmes sur 100 000 mouraient en couche en 2000 ; ce chiffre était tombé à 451 en 2016.

Le mérite en revient d’abord aux gouvernements et aux populations de ces pays. Mais l’aide au développement émanant des pays riches a également joué un rôle important, pour renforcer les biens publics mondiaux, surmonter les crises, tester et évaluer rigoureusement les approches innovantes. Car c’est là une seconde idée fausse à laquelle il faut tordre le cou : l’aide au développement n’est pas un gaspillage d’argent public.

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