Davantage de souveraineté financière et moins d’a priori. Ainsi pourrait-on résumer l’objectif assigné à la future agence panafricaine de notation qui devrait être opérationnelle d’ici fin septembre. Un lancement confirmé ces derniers jours par les promoteurs du projet au sein de l’Union africaine (UA), au moment même où la controverse rebondit sur les biais négatifs prêtés aux « Big Three » – les agences américaines Moody’s, Fitch et Standard & Poor’s (S&P) – quand elles évaluent le risque africain.
De fait, la récente dégradation infligée par Fitch à la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) a secoué les milieux financiers africains. Le 4 juin, sa note de crédit a été abaissée à BBB –, assortie d’une perspective négative, à seulement un cran de la catégorie dite spéculative ou « junk ». Une décision liée notamment au risque de restructuration de certains prêts souverains concédés à des Etats en difficulté comme le Ghana, la Zambie ou le Soudan du Sud, selon Fitch.
Cette évaluation a été aussitôt contestée par le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), un organe de l’UA chargé d’une mission de suivi des notations financières et du développement de la future agence africaine. A l’en croire, l’analyse de Fitch est faussée et fait fi des arrangements juridiques et institutionnels encadrant les relations financières entre Afreximbank et ses Etats membres.
Il vous reste 75.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.