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Le gouvernement taliban a annoncé, mardi 21 janvier, la libération par les Etats-Unis d’un détenu afghan en échange de prisonniers américains, au terme de « longues discussions » facilitées par le Qatar.

Cette annonce survient au lendemain de l’investiture de Donald Trump, avec lequel les autorités talibanes, reconnues par aucun pays dans le monde, ont dit à plusieurs reprises vouloir entretenir de bonnes relations, dans l’espoir d’« un nouveau chapitre ».

Le ministère des affaires étrangères afghan a déclaré dans un communiqué qu’un « “combattant” afghan, Khan Mohammed, emprisonné en Amérique a été libéré en échange de citoyens américains et renvoyé au pays ». Il purgeait une peine de perpétuité en Californie après avoir été arrêté « il y a près de deux décennies » dans la province de Nangarhar, dans l’est de l’Afghanistan, d’après cette source.

Selon une note du ministère de la justice américain datant de 2009, Khan Mohammed, « membre d’une cellule talibane », a été arrêté en 2008 et condamné pour « narcoterrorisme ».

Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a précisé à l’Agence France-Presse que deux ressortissants américains avaient été libérés au cours de cet échange qui n’a pas été commenté pour l’instant par Washington.

Des médias américains ont pour leur part identifié les prisonniers américains libérés comme étant William McKenty et Ryan Corbett, ce dernier étant en détention en Afghanistan depuis 2022. Dans un communiqué, la famille de Ryan Corbett a exprimé son « immense gratitude », remerciant l’administration du président sortant Joe Biden ainsi que l’équipe de Donald Trump.

« Des progrès tangibles dans les relations »

En juillet dernier, le gouvernement taliban avait évoqué un dialogue portant sur l’échange de deux Américains détenus en Afghanistan contre des Afghans emprisonnés dans le centre de détention de Guantanamo. La réunion avec des représentants américains avait été organisée par l’ONU au Qatar.

Le ministère des affaires étrangères afghan a fait état mardi de « longues discussions » ayant permis l’échange de détenus, saluant « un bon exemple de résolution d’un problème par le dialogue, surtout grâce à l’aide du Qatar, pays frère ayant joué un rôle effectif ».

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Des dizaines d’étrangers ont été arrêtés par les talibans depuis leur retour au pouvoir en août 2021. Au moins un Afghan est emprisonné à Guantanamo : Mohammed Rahim, accusé par la CIA d’être un ancien associé de l’ex-chef d’Al-Qaida Oussama Ben Laden. Sa famille avait appelé à sa libération en novembre 2023.

« Ces mesures des Etats-Unis sont positives et aident à la normalisation et au développement des relations entre les deux pays », s’est félicité mardi le ministère afghan. Après la réélection de Donald Trump à la Maison Blanche en novembre, les autorités talibanes avaient dit espérer « des progrès tangibles dans les relations ».

En février 2020, les Etats-Unis alors déjà présidés par le républicain avaient signé au Qatar l’accord de Doha, qui avait ouvert la voie au retrait des troupes américaines d’Afghanistan, après quasiment vingt ans de présence. L’année suivante, les talibans s’emparaient du pays après avoir mis en déroute les forces de la République islamique soutenue par la communauté internationale.

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Le Parti républicain des Etats-Unis n’a depuis cessé de critiquer le retrait chaotique des Américains d’Afghanistan en 2021, ensanglanté notamment par un attentat-suicide à l’aéroport de Kaboul ayant tué 13 soldats américains et des dizaines de civils afghans.

Joe Biden a été régulièrement visé pour avoir poursuivi le processus de retrait sans imposer de conditions aux talibans, tel un cessez-le-feu entre ces derniers et le gouvernement de Kaboul, finalement renversé.

L’une des principales pommes de discorde entre les autorités talibanes et la communauté internationale reste la question des droits des femmes en Afghanistan, où selon l’ONU le gouvernement impose aujourd’hui un « apartheid de genre ».

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Le Monde avec AFP

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