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Histoires Web mercredi, juin 25
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L’examen de la proposition de loi du sénateur (Les Républicains) de la Haute-Loire Laurent Duplomb par une commission mixte paritaire, le 30 juin, sera un moment historique. En effet, loin de répondre à son objectif louable (« lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur »), l’adoption de ce texte marquerait un recul majeur pour la santé publique. Il aggraverait l’exposition de l’ensemble de la population, et en premier lieu des agriculteurs, aux pesticides.

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Les dangers des pesticides pour la santé humaine ne sont plus à démontrer. Les expertises collectives de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de 2013 et 2021, fondées sur une analyse exhaustive de la littérature scientifique, établissent une forte présomption de lien entre l’exposition à ces substances et de nombreux cancers : prostate, leucémies, myélomes, lymphomes, cancers pédiatriques. S’y ajoutent des maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson, des affections pulmonaires comme la broncho-pneumopathie chronique obstructive et des troubles du développement neurologique chez les enfants. Le système d’homologation actuel se contente de tests mesurant la toxicité des molécules en laboratoire, ce qui n’est pas une approche suffisante pour détecter tous les effets possibles sur la santé humaine. L’histoire en témoigne tragiquement : des produits comme le lindane, le chlordécone ou le malathion ont reçu une autorisation de mise sur le marché avant d’être retirés en raison de leurs impacts sanitaires dévastateurs.

Le principe démocratique voudrait que la décision politique s’appuie sur ces données scientifiques. La proposition de loi Duplomb fait exactement l’inverse, en organisant un recul inacceptable de la protection sanitaire de nos concitoyennes et concitoyens. Premier recul : la création d’un « conseil d’orientation pour la protection des cultures », associant notamment l’industrie phytosanitaire et les syndicats agricoles, dont les avis pourraient s’imposer à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

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