Dans la salle d’apparat du palais Jacques-Cœur de Bourges, accessible par un escalier de pierre en colimaçon, une quinzaine de bougies sont allumées, insérées dans des cylindres de verre. Arrivent, devant la petite centaine de personnes installées dans l’une des pièces de l’édifice construit au milieu du XVe siècle, la chanteuse Jaklin Baghdasaryan et le guitariste Louis Thomas, du groupe Ladaniva. Ils sont là, ce jeudi 17 avril en fin d’après-midi, pour l’un des six concerts du festival Le Printemps de Bourges de la série intitulé « Vers les lueurs ».
Le principe, pas de micro, pas même un petit amplificateur pour un instrument, et le seul éclairage des bougies. A la manière des collecteurs à la recherche de chansons, de contes, de traditions… Jaklin Baghdasaryan et Louis Thomas ont rapporté de voyages, de rencontres des airs et des paroles, qui vont constituer la matière de leur concert d’une cinquantaine de minutes. Espagne, Arménie, pays d’origine de la chanteuse, La Réunion, Naples, Roumanie, peut-être la Chine dans une chanson en français.
Autant de langues, de couleurs mélodiques, que Jaklin Baghdasaryan interprète dans un juste contrôle du souffle, en courbes délicates ou menant de longues tenues de notes. Il est question du sens de la vie ici, ailleurs d’une maison au-delà d’une montagne, du vent qui fait chavirer un corps. Peu d’explications. L’on est au contact de la musique, ici dans son expression la plus naturelle, et cela suffit.
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