Le chiffre d’affaires des éditeurs français a atteint en 2024 son niveau le plus bas depuis quatre ans, avec moins de publications et une demande de livres qui diminue, a fait savoir le Syndicat national de l’édition (SNE), jeudi 26 juin.
Selon l’organisation professionnelle, ce chiffre d’affaires est tombé à 2,90 milliards d’euros, en baisse de 1,5 % par rapport à l’année précédente. Pour trouver une année moins bonne, il faut remonter à 2020, où les librairies avaient fermé pendant de longs mois pour cause de pandémie de Covid-19.
L’édition française a vendu 426 millions d’exemplaires en 2024, soit 3,1 % de moins qu’en 2023, et 12,4 % de moins qu’en 2021, vue comme une très bonne année.
Le secteur doit s’adapter au rétrécissement de son marché, ce qui n’est pas spécifique à la France, le livre souffrant fortement de la concurrence d’autres loisirs. Les éditeurs français ont publié 36 232 nouveaux titres en 2024, soit 1,6 % de moins qu’en 2023, et 18,9 % de moins qu’en 2019.
« Les premiers mois de 2025 confirment, voire accentuent, l’ensemble des tendances observées en 2024 avec une baisse en valeur sur tous les segments, à l’exception de la littérature », a souligné le président du SNE, Vincent Montagne, dans un commentaire de ces chiffres annuels.
Le segment de la littérature résiste
Il cite plusieurs « facteurs défavorables », comme le « développement rapide du livre d’occasion », la réduction des montants offerts aux jeunes lecteurs avec le Pass culture et l’érosion du goût pour la lecture, « en particulier chez les jeunes ».
Les éditeurs français ne sont pas les seuls à subir ce recul des ventes : c’est aussi le cas auprès de leurs homologues étrangers qui pourraient traduire les auteurs francophones. « Il faut de plus en plus d’énergie et de force de persuasion pour convaincre les éditeurs étrangers », rapporte le SNE.
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Un seul segment voit son chiffre d’affaires augmenter, la littérature (+ 5,7 %), qui est aussi le plus important et représente 24 % du marché. Pour le SNE, « celle-ci a bénéficié du dynamisme de la romance et du vif succès de nouveautés en romans policiers », ainsi que de « la bonne santé du format de poche ».
Dans les autres segments, par ordre de taille, le chiffre d’affaires baisse en BD (− 5 %), en jeunesse (− 3,8 %), dans les sciences humaines et sociales (− 1,6 %) et dans les livres pratiques (− 0,7 %).