Le sujet n’aura été abordé qu’à une seule reprise, sur le ton du dépit. Ce mardi 13 mai, l’entretien d’Emmanuel Macron sur TF1 est déjà bien avancé, lorsque Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, assure, étude à l’appui, que les Français approuvent, à une large majorité, l’abrogation de la réforme des retraites. « Il y a un an, il y avait à peu près le même sondage sur la dissolution. J’ai pris cette décision, je n’ai pas le sentiment d’avoir été plébiscité », grince le président de la République.
A l’approche de l’anniversaire, le 9 juin, de cette décision qui a privé le président de l’essentiel de ses pouvoirs, le voici qui débat, pendant plus de trois heures, face à des adversaires de tous bords. Dans une mise en scène proche de celle d’une campagne électorale, le chef de l’Etat défend son bilan et se défend lui-même, un an après son initiative incomprise. L’audience de l’émission est convenable (environ 5 millions de personnes). Mais que cherche-t-il ?
Au fil des heures, ses troupes s’interrogent. Certes, le chef d’Etat brille par son savoir, bondissant d’un dossier à un autre. Incollable. Il éclaire le public sur les questions internationales. Mais aucune annonce ne dessine le cap de la fin de ce second quinquennat laborieux. La promesse de référendums, ébruitée par l’Elysée, n’est, finalement, pas honorée. A la dernière minute, Emmanuel Macron a préféré temporiser. « Je ne comprends pas le sens », écrit au cours de la soirée un député macroniste sur la boucle Telegram des élus. « Qu’est-il venu faire dans cette galère ? », déplore un autre. « Ce soir, tout le monde aura compris que la place de Jupiter est sur l’Olympe », ironise le député de l’Eure-et-Loir Harold Huwart (Parti radical).
« Clairifier » la situation
Le chef de l’Etat s’efforce de revenir au centre du jeu. Il a recadré ses ministres, lors d’un conseil de défense, le 21 mai, critiquant leurs propositions pour lutter contre l’entrisme islamiste. Mais il ne peut empêcher les membres des Républicains du gouvernement, le ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, et la porte-parole, Sophie Primas, de le narguer en annonçant la mort imminente du macronisme, tandis que son parti Renaissance, aux mains de Gabriel Attal, lui échappe.
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