Le parvis de la Sagrada Familia, à Barcelone, fourmille de monde. En ce dimanche de mai, des groupes se pressent autour de leur guide, avant de pouvoir entrer dans la célèbre cathédrale de Gaudi. Des touristes brésiliens portent un blouson bleu marine siglé MSC, le nom de la compagnie de croisière suisso-italienne qui les a amenés jusqu’à la capitale catalane. Ils sont pressés : ils ne doivent pas rater le « tous à bord », à 18 heures, le moment exact où leur navire repartira. Avec ou sans eux.
Des bus de croisiéristes patientent en double file devant le monument le plus visité de Barcelone. Le terminal est à 7 kilomètres et la circulation est dense. Ce jour-là, sept paquebots font escale dans la cité catalane, transportant au total 26 000 vacanciers : Allure-of-the Seas, MSC Seaview, Costa-Smeralda, Norwegian-Breakaway, Mein-Schiff-1… Ces géants de 300 mètres de long sont arrivés tôt le matin et repartiront en fin d’après-midi, suivant un ballet devenu ordinaire.
Barcelone est le plus gros port d’escale des croisières en Méditerranée : 3,6 millions de vacanciers des mers y ont débarqué en 2024. Ils sont minoritaires parmi les 15,6 millions de touristes accueillis chaque année, mais ils sont en hausse de 44 % en dix ans, au point de cristalliser le mécontentement des habitants. Selon la dernière enquête menée pour la mairie auprès de 2 200 personnes, 65 % d’entre elles estiment qu’il faut limiter le nombre de croisiéristes dans la ville ; elles étaient 51 % deux ans plus tôt.
Il vous reste 85.62% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.