Quand arrive le moment de choisir sa voie, au collège puis au lycée, les centres d’orientation, professeurs principaux, conseillers et même maintenant coachs sont désormais des acteurs bien identifiés. Mais ce n’est pas dans le bureau feutré de ces professionnels que se jouent en premier lieu les destinées étudiantes et professionnelles.
Les conseillers les plus influents concernant l’orientation des jeunes restent invariablement les parents. Selon une étude de décembre 2018 menée par le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie, ils sont le principal interlocuteur pour 52 % des 18-25 ans, très loin devant le professeur principal (10 %). Enfin, ils ? Ce sont avant tout les mères qui mènent ce travail de conseiller et de guide, de plus en plus fastidieux à mesure que les possibles concernant les études se complexifient.
C’est ce que relève la récente étude de l’Institut Montaigne sur les aspirations de 16-30 ans, publiée en avril : la mère est la personne dont les jeunes disent qu’elle les aide le plus dans leurs choix d’avenir. Ce sont 71 % de l’ensemble des jeunes interrogés qui disent ainsi avoir été accompagnés par leur mère pour prendre des décisions, dont 37 % avoir été « beaucoup » aidés par celle-ci. Le second conseiller s’appelle Internet, à 69 %, puis seulement vient un trio composé du père, des amis et des professeurs (entre 56 % et 58 %).
Rien de très étonnant quand on sait que, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), les femmes prennent encore en charge 65 % des tâches éducatives (et 71 % des tâches domestiques) dans les foyers – une réalité qui n’a guère évolué en vingt-cinq ans, note l’institut, malgré une imprégnation plus grande des enjeux d’égalité dans la société.
L’accompagnement à l’orientation est donc une affaire genrée, et à plus d’un titre. De gros écarts apparaissent aussi entre garçons et filles dans l’intensité de l’aide reçue de la part de leur famille. Selon l’enquête de l’Institut Montaigne, les pères en particulier, mais aussi les mères, ont tendance à plus s’impliquer pour leurs fils.
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