Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, septembre 4
Bulletin

Les mineurs sont massivement exposés aux contenus pornographiques. En tête des résultats de recherche sur la sexualité, gratuite, accessible dès l’âge du premier téléphone portable, la pornographie constitue aujourd’hui la première source d’« éducation sexuelle » pour les adolescents. En France, 51 % des garçons de 11-12 ans consomment régulièrement de la pornographie. Pour eux, cette exposition est souvent involontaire et s’inscrit dans un rituel de socialisation viriliste.

Or, la pornographie donne à voir des actes de violence extrême, des insultes misogynes, racistes, des mises en scène de torture, voire de la pédocriminalité. Une analyse de 50 vidéos parmi les plus visionnées montre que 88 % d’entre elles présentent des agressions physiques contre des femmes. Les mots-clés les plus utilisés sur les grandes plateformes font référence à des pratiques pédocriminelles, violentes ou racistes. Ces actes, bien que pénalement répréhensibles, sont sexualisés. La confusion entre sexualité et violence s’en trouve profondément, et précocement, ancrée dans les esprits.

La pornographie altère la perception des rapports entre hommes et femmes. Au Royaume-Uni, une étude démontre que les garçons exposés à ces contenus sont 3,3 fois plus susceptibles d’avoir des comportements sexuels violents. Dans le même pays, une autre enquête révèle que 42 % des garçons estiment que la plupart des filles apprécient les actes d’agression sexuelle. Une étude espagnole révèle que les femmes qui consomment de la pornographie ont 4 fois plus de risques d’être victimes de violences sexuelles. Une méta-analyse scientifique de 2016 a, elle aussi, mis en lumière une corrélation entre consommation de pornographie et violences sexistes et sexuelles.

Lobbying intense

L’accès à la pornographie est une atteinte grave à la santé mentale et à l’intégrité psychique des enfants. L’assimilation du message pornographique passe par la jouissance : la libération de dopamine liée à la masturbation entraîne une tolérance croissante, poussant à rechercher des images toujours plus extrêmes. L’exposition à ces contenus durant l’adolescence, période-clé du développement cérébral, renforce les pulsions et inhibe les fonctions de régulation et d’empathie. La chercheuse Maria Hernandez-Mora Ruiz del Castillo qualifie cette exposition de « viol psychique » infligé aux enfants.

Il vous reste 64.34% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.