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A la ville, Irysse Machometa est arbitre de football. Sifflet à la bouche ou drapeau à la main, elle dirige, chaque week-end, des matchs de niveau départemental ou régional aux quatre coins du Centre-Val de Loire. Faire respecter le règlement est son dada. C’est aussi pour cette raison, en partie, qu’elle a intégré la gendarmerie nationale en 2020. Affectée, depuis novembre 2024, au peloton motorisé d’Argenton-sur-Creuse (Indre), elle passera en juin un test de sélection pour faire partie des pilotes de Yamaha et de BMW qui interviennent sur l’autoroute A20. A la même période, un autre examen se présentera à elle, footballistique celui-là : sa réussite lui ouvrira les portes de l’arbitrage au niveau national. Un programme bien chargé en perspective.
Mais Irysse Machometa n’a peur de rien, depuis qu’elle a achevé sa transition de genre. Réparties sur treize mois, neuf opérations chirurgicales ont transformé en femme son corps, né avec une assignation sexuelle masculine il y a vingt-neuf ans. La première intervention, au niveau de la poitrine, faillit lui être fatale en raison de la présence d’un staphylocoque doré qui nécessita un traitement d’urgence. Une dixième et dernière opération – esthétique, celle-ci, au niveau du visage – l’attend en septembre. « Pour me faire plaisir », confie-t-elle, ce midi-là, autour d’une pizza. « Ma plus belle victoire, c’est quand on me dit “madame” », ajoute-t-elle.
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