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Les zones à faibles émissions (ZFE), dont la suppression a été définitivement votée par les députés mardi 17 juin, paient le prix du rejet croissant de certaines politiques écologiques. Bien que leur efficacité en matière de lutte contre la pollution atmosphérique (les particules fines) ait été démontrée, leur application, qui vise à interdire progressivement les véhicules les plus polluants, a révélé une fracture territoriale : la mobilité contrainte accroît les inégalités sociales et géographiques. Les ZFE sont devenues un symbole des politiques écologiques perçues comme « punitives » et injustes.

Les dispositifs de ZFE soulèvent des enjeux particuliers pour les ménages les plus vulnérables. Résidant majoritairement en périphérie des grands centres urbains en France, là où l’offre de transports publics reste souvent insuffisante, ils se voient exclus des principaux bassins d’emplois.

Restreindre l’accès à ces territoires revient, pour une partie de la population déjà précaire, à réduire leur capacité à chercher, à accepter ou à conserver un emploi. En restreignant la mobilité des plus fragiles sans leur fournir de solutions de substitution viables, les ZFE risquent d’accentuer les inégalités d’accès au marché du travail, de freiner les dynamiques de retour à l’emploi, et de contribuer à la persistance du chômage de longue durée dans certains territoires.

La distance géographique des pôles d’activités économiques est déjà un handicap en matière d’accès à l’emploi, mais l’instauration des ZFE complique encore l’équation, puisque le plus souvent, les véhicules les plus anciens et les plus polluants sont détenus par ces mêmes ménages. Début 2024, près d’un quart des véhicules détenus par les habitants des grandes métropoles parisienne et lyonnaise – où la qualité de l’air dépasse régulièrement les seuils réglementaires – étaient classés Crit’Air 3 ou au-delà, selon les données du ministère de l’aménagement du territoire et celui de la transition écologique.

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