La Tesla Model Y est-elle encore « cool » ?

Des revers de fortune, Tesla en a surmonté quelques-uns depuis sa création, en 2003, mais celui auquel le constructeur doit aujourd’hui faire face est d’une nature inédite. Il tient au brusque ralentissement de la croissance des ventes de voitures électriques, désormais moins subventionnées, à l’arrivée de nouveaux et puissants concurrents, mais aussi à une forme de banalisation de la marque. Tesla, dont les immatriculations ont reculé de 13 % en Europe et de 8 % aux Etats-Unis au cours du premier semestre, n’incarne plus de manière aussi évidente le « cool » automobile.

Véhicule le plus vendu au monde en 2023 (1,23 million d’unités), le Model Y a vu ses ventes s’effondrer depuis le début de 2024, au point de sortir du top 20 des ventes européennes. Parce qu’il est devenu urgent de redonner de l’attrait à son best-seller, Tesla vient de lancer une nouvelle version Grande Autonomie Propulsion. Le rayon d’action passe de 450 à 600 km grâce à l’augmentation de la capacité de la batterie – près de 80 kilowattheures (kWh), la puissance de recharge est portée de 170 à 250 chevaux et le tarif, bonus écologique de 4 000 euros déduit, s’affiche à 40 990 euros. Voire à 36 990 euros si l’on opte pour une version disponible en stock.

Fabriqué en Allemagne, ce SUV du genre volumineux ne peut plus se contenter de se faire désirer ; il part à la recherche du chaland. Le Model Y grande autonomie, mû par un moteur installé à l’arrière, offre du volume à revendre (un coffre de 854 litres et un autre de 117 litres à l’avant), un agrément de conduite qui raccourcit les distances et une consommation contenue, légèrement inférieure à 15 kWh aux 100 km lors de notre essai. Des performances qui doivent beaucoup à la gestion du moteur, au style de cette voiture un peu ingrat mais très efficace en termes aérodynamiques ou encore au poids relativement maîtrisé (1,9 tonne).

Le Model Y – capable de dépasser les 500 km, voire davantage en ville – soigne son rapport prix-prestations, mais n’oublie pas les petits et grands détails qui contribuent à la « Teslamania ». On citera le toit panoramique en verre, l’élégance du graphisme de l’écran central ou ce discret signal sonore qui retentit si l’on n’a pas remarqué que le feu vient de passer au vert.

Faire évoluer le style extérieur

Une Tesla, ce sont aussi des suspensions fermes dès que la chaussée se dégrade, l’impossibilité d’ajuster le système de régénération (le frein moteur, sur un modèle électrique), l’obligation de passer par le moniteur, même pour ouvrir la boîte à gants. Ou encore l’impossibilité d’appairer un smartphone sous Android ou Carplay.

Il vous reste 50.48% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.